jeudi 19 juin 2025
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Le Kremlin juge « inacceptables » les propos de Biden qualifiant Poutine de « tyran »

Moscou a jugé, vendredi 20 octobre, « inacceptables » les propos du président américain Joe Biden sur son homologue russe Vladimir Poutine, qualifié de « tyran », lors de son discours à la nation. Pour la deuxième fois de son mandat, Joe Biden s’adressait à ses compatriotes depuis le bureau ovale à une heure de grande écoute. Un discours annoncé comme majeur par la Maison Blanche. 

Cela n’aura duré qu’un quart d’heure. Quinze petites minutes pour que le président explique pourquoi il demande ce vendredi au Congrès une aide d’urgence supplémentaire pour Israël et l’Ukraine, dont le montant global pourrait dépasser les 100 milliards de dollars pour un an.

Pour le président américain, les deux pays font face à des agresseurs, le Hamas et la Russie, qui veulent détruire deux démocraties. Il refuse de laisser faire, et il affirme que si l’Amérique ne soutient pas Israël et l’Ukraine, alors le coût sera encore bien plus élevé. Il rappelle que Vladimir Poutine et les dirigeants russes ont déjà menacé la Pologne et les pays Baltes, des alliés membres de l’Otan.

Joe Biden souligne aussi que le Hamas ne représente pas les Palestiniens, qui ont, eux aussi, le droit de vivre en paix et en sécurité, comme leurs voisins israéliens. Il incite une fois de plus ces derniers à ne pas se laisser consumer par leur colère et à respecter le droit humanitaire dans leur riposte au Hamas.

Joe Biden s’inquiète aussi des conséquences du conflit au Moyen-Orient aux États-Unis. Il met en garde contre l’antisémitisme et l’islamophobie. Car il s’agit bien d’un discours de politique intérieure. Et il demande que les fortes divisions politiques dans le pays et au Congrès n’affaiblissent pas l’Amérique qu’il présente comme la nation indispensable et le phare du monde.

« Nous ne pouvons laisser gagner des mouvements terroristes comme le Hamas et des tyrans comme Poutine »

Pour la deuxième fois seulement de son mandat, Joe Biden s’adressait à ses compatriotes depuis le bureau ovale à une heure de grande écoute. Le président s’est montré grave et solennel.

« L’Amérique est un phare pour le monde. Encore et toujours. Nous sommes, comme le disait mon amie Madeleine Albright, la nation indispensable. Ce soir, il y a des gens innocents à travers le monde qui espèrent grâce à nous, qui croient en une vie meilleure grâce à nous, qui se désespèrent d’être oubliés par nous. Et ils nous attendent. Mais le temps presse. Je sais que nous avons nos divisions chez nous. Nous devons les dépasser. Nous ne pouvons pas laisser les mesquineries de la colère politique nous éloigner de nos responsabilités de grande nation. Nous ne pouvons laisser gagner des mouvements terroristes comme le Hamas et des tyrans comme Poutine. Je refuse de laisser faire ça. Dans des moments comme ça, nous devons nous souvenir, nous rappeler qui nous sommes. Nous sommes les États-Unis d’Amérique. Les États-Unis d’Amérique. Et il n’y a rien, rien au-delà de nos possibilités, si nous le faisons. »

Des propos « inacceptables » 

Les propos de Joe Biden hier ne sont pas passés en Russie. La réaction à Moscou est vive. « Nous n’acceptons pas un tel ton envers la Fédération de Russie et envers notre président », a rétorqué Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

« Le thème « Poutine » est une constante dans la rhétorique de l’establishment américain, et cela, à tous les niveaux. Son nom fait partie intégrante de la vie politique intérieure des États-Unis. De plus, nous traversons en ce moment une période très inquiétante, potentiellement très dangereuse à l’international. Et la guerre au Moyen-Orient en est un des éléments. Elle suscite beaucoup d’émotions. Et on entend d’ailleurs beaucoup d’émotions dans les discours de divers politiciens, y compris des politiciens de haut rang et des représentants du gouvernement. Mais une rhétorique comme celle qui a été utilisée n’est pas convenable pour un homme d’État responsable. Et pour nous, elle est n’est pas acceptable. Nous n’acceptons pas un tel ton envers la Fédération de Russie et envers notre président. D’après ce que nous avons entendu également, le président américain a déclaré que lui personnellement et les États-Unis essaieraient de faire pression et de contenir la Russie. Nous le savions depuis longtemps. Ce n’est pas un secret. Mais en même temps, M. Biden n’a pas dit un mot du fait que jusqu’à présent tous ses efforts pour contenir la Russie ont été totalement inefficaces. Et ils continueront à l’être. »

G. N.