mercredi 18 juin 2025
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États-Unis : Los Angeles à cran après trois jours de heurts, Trump attaque les « insurgés »

Los Angeles reste à cran lundi 9 juin après trois jours d’affrontements parfois violents entre des manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump et les forces de l’ordre, le président américain rejetant la faute sur des « agitateurs professionnels. »

Les heurts ont débuté vendredi 6 juin dans la mégapole californienne, où réside une importante population hispanique, quand des personnes ont tenté de s’interposer face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE).

Au matin du lundi 9 juin, plusieurs carcasses de voitures incendiées la veille sont visibles dans une artère de la ville, ainsi que de nombreux messages hostiles à l’ICE, à la police et au président tagués sur des bâtiments fédéraux. La police de Los Angeles monte la garde à des carrefours et patrouille dans le centre-ville déserté et déclaré dans la nuit zone de rassemblement interdit, après des heurts la veille au soir.

Lundi matin, des images aériennes diffusées par la chaîne ABC7 ont aussi montré quelques face à face avec des petits groupes mobiles de manifestants. « Les gens qui causent des problèmes sont des agitateurs professionnels et des insurgés », a estimé le président américain, sans dire s’il allait déclarer un état d’insurrection, ce qui lui donnerait des pouvoirs extrêmement étendus.

La maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, a assuré que le périmètre des affrontements ne concernait que « quelques rues » du centre-ville, et non pas toute la ville, contrairement à ce qu’a insinué Donald Trump. « Les gens qui ont mis le feu à des voitures et commis des actes de vandalisme seront poursuivis », a-t-elle prévenu. « C’est inacceptable ».

Donald Trump souffle sur les braises

Donald Trump s’est félicité d’avoir pris une « excellente décision » en déployant des militaires de la Garde nationale à Los Angeles, une initiative critiquée par des militants des droits civiques et les autorités de Californie, notamment son gouverneur démocrate, Gavin Newsom. « Si nous n’avions pas fait ça, Los Angeles aurait été rayée de la carte », a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, en attaquant, à nouveau, le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, et la maire de Los Angeles, Karen Bass, jugés « très incompétents ».

« Ils ont choisi de mentir aux Californiens et aux Américains en disant qu’ils n’avaient pas besoin de nous et en parlant de “manifestations pacifiques” », a encore écrit le président sur Truth Social. Interrogé par des journalistes sur une possible arrestation du gouverneur de Californie, l’une de ses bêtes noires, Donald Trump a lancé que ce serait « super ». « Il a fait un boulot horrible », a insisté Donald Trump.

« Le président des États-Unis vient de demander l’arrestation d’un gouverneur en exercice. C’est un jour que j’espérais ne jamais voir en Amérique. Peu importe que vous soyez démocrate ou républicain, c’est une ligne que nous ne pouvons pas franchir en tant que nation. – c’est un pas indéniable vers l’autoritarisme », a écrit sur le réseau social X le gouverneur de Californie.

Le président « a mis le feu aux poudres et agi illégalement en mobilisant la Garde nationale » sans concertation avec les autorités locales – une première depuis soixante ans –, a dénoncé Gavin Newsom, qui a promis des suites judiciaires contre cette décision.

Environ 300 de ces 2 000 membres de la Garde nationale, une force armée de réserve qui est souvent mobilisée lors de catastrophes naturelles par exemple, sont arrivés dimanche matin. « Nous ne voulons pas voir plus de militarisation de la situation », a réclamé lundi l’ONU.

Les autorités mexicaines ont expliqué qu’une quarantaine de ressortissants mexicains avaient été arrêtés vendredi et samedi lors des opérations musclées de l’ICE, qui ont suscité les manifestations.

M. B.