jeudi 21 août 2025
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L’Australie défend son Premier ministre accusé par Netanyahu d’être « faible » et d’avoir « trahi Israël »

Tout comme la France ou encore le Canada, l’Australie a annoncé la semaine dernière vouloir reconnaître un État palestinien lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU en septembre. Canberra soutient de longue date la solution à deux États pour régler le conflit israélo-palestinien et appelle Israël à cesser son offensive dévastatrice à Gaza. Sur le réseau X, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a tiré à boulets rouges contre l’Australie.

Les relations entre l’Australie et Israël se sont considérablement envenimées depuis l’annonce la semaine dernière par Canberra de son intention de reconnaître un État palestinien à l’ONU en septembre. S’exprimant à l’issue d’un Conseil des ministres à Canberra, lundi 11 août, le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré lors d’une conférence de presse qu’« une solution à deux États est le meilleur espoir pour l’humanité de rompre le cycle de violence au Proche-Orient et de mettre fin au conflit, à la souffrance et à la famine à Gaza ». Et le 12 août, l’Australie a signé avec 25 autres pays une déclaration dénonçant la « famine » à Gaza et appelant à une « action urgente » : « Une famine se produit sous nos yeux. Une action urgente est nécessaire pour stopper et inverser cette situation. »

Lundi 18 août, l’Australie a annulé le visa de Simcha Rothman, député d’extrême droite, membre de la coalition gouvernementale de Benyamin Netanyahu, estimant que ses conférences sur place allaient sinon « semer la division ».

Le lendemain, Israël a riposté en révoquant les visas de diplomates australiens auprès de l’Autorité palestinienne, une décision critiquée côté australien.

Quelques heures plus tard, Benyamin Netanyahu a accusé nommément le Premier ministre australien, Anthony Albanese, d’être « un politicien faible qui a trahi Israël et abandonné les juifs d’Australie ».

« La force ne se mesure pas au nombre de personnes que vous pouvez faire exploser… » 

Cette accusation de Benyamin Netanyahu laisse l’intéressé de marbre. « Je ne prends pas ces choses personnellement, a déclaré le Premier ministre australien. Ce que je dis, c’est que l’inquiétude monte dans le monde. Les gens veulent voir la fin de cette spirale de la violence, qui dure déjà depuis trop longtemps. »

Canberra fustige un « déchaînement de critiques », et les propos de son ministre de l’Intérieur Tony Burke ne risquent pas de calmer le jeu : « La force ne se mesure pas au nombre de personnes que vous pouvez faire exploser ou d’enfants que vous pouvez laisser affamés. »

« La force ne se mesure pas au nombre de personnes que vous pouvez faire exploser ou d’enfants que vous pouvez laisser affamés. Au contraire la force se mesure à la lumière de l’action du premier ministre Anthony Albanise. Il prend des décisions même s’il sait que ça ne plaira pas à Israel, il s’oppose de front à Benyamine Netanyahu. C’est lui qui mène les débats, il dit exactement ce que nous avons l’intention de faire, et il le dit droit dans les yeux, en face à face. Et une fois qu’on a entendu ce que les Israéliens avaient à nous dire, Anthony Albanese fait une annonce publique. Il a fait ce qu’il y avait à faire. »

La bande de Gaza, totalement dépendante de l’aide humanitaire après plus de vingt-deux mois d’une guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, est menacée d’une « famine généralisée », selon l’ONU.

M. B.