Alors que La France insoumise (LFI), le Rassemblement national (RN) et d’autres partis ont déjà annoncé qu’ils ne voteront pas la confiance sollicitée par François Bayrou à l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a annoncé au Monde lundi 25 août qu’il est « inimaginable que les socialistes votent la confiance » au Premier ministre. Une prise de position qui pourrait bien signer la fin du gouvernement Bayrou.
Lors de sa conférence de presse à Paris lundi 25 août dans l’après-midi, François Bayrou a donné rendez-vous aux parlementaires pour la rentrée, avec l’approbation du président Emmanuel Macron. Le Premier ministre a annoncé qu’il engagerait le 8 septembre la « responsabilité du gouvernement » devant l’Assemblée nationale. « François Bayrou tente un dernier électrochoc en prenant les Français à témoin pour placer les parlementaires face à leurs responsabilités », analyse Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI. Un vote de confiance qu’il sait à quitte ou double. « Si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n’avez pas de majorité, le gouvernement tombe », a-t-il résumé.
Et la chute du gouvernement Bayrou, neuf mois après celle de celui de Michel Barnier, est bien partie pour se produire. Car dans la foulée de la conférence de presse du chef du gouvernement, plusieurs partis ont fait savoir qu’ils n’accorderaient pas leur confiance le 8 septembre. LFI ne soutiendra pas le Premier ministre. « Les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement », a annoncé Manuel Bompard, coordinateur du parti de gauche.
Même son de cloche du côté du RN. Son président, Jordan Bardella, a martelé que le parti d’extrême droite « ne votera jamais la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir les Français ». De l’autre côté de l’échiquier politique, le Parti communiste français et les Écologistes ne voteront également pas la confiance à François Bayrou.
« François Bayrou sait qu’il ne peut obtenir un vote de confiance des oppositions »
Le coup de grâce pour le gouvernement pourrait bien venir du PS. Le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure, s’est exprimé dans les colonnes du quotidien Le Monde en fin de journée. Et selon lui, une nouvelle chute du gouvernement semble se profiler : « François Bayrou a fait le choix de partir. Dans les conditions de majorité actuelle, il sait qu’il ne peut obtenir un vote de confiance des oppositions. C’est une autodissolution. »
« Il est évidemment inimaginable que les socialistes votent la confiance au Premier ministre. Comment peut-il croire un seul instant que des opposants à tout ce qui a été fait par ce gouvernement entreraient maintenant dans sa majorité ? Comment, après avoir lui-même dressé un bilan catastrophique des années Macron, peut-il demander aux députés de renouveler aux mêmes leur confiance ? », poursuit-il.
Sans la LFI (71 sièges à l’Assemblée nationale au total dans l’alliance du Nouveau Front populaire), le RN (123 sièges), les Écologistes (38 sièges), le Groupe de la Gauche démocrate et républicaine (17 sièges), et sans le PS (66 sièges), soit 315 sièges au total, le gouvernement est tout proche de la censure, la majorité étant fixée à 288 voix. François Bayrou est sur un siège éjectable et la France au bord d’une nouvelle crise politique sans inflexion de part ou d’autre d’ici au 8 septembre.
M. B.