La Tunisie célèbre aujourd’hui la Journée Internationale de la protection de la couche d’Ozone, sous le thème « De la science à l’action mondiale – 40 ans de protection de l’ozone ».
Cette année, marque le 40e anniversaire de la Convention de Vienne depuis 1985, suivie de l’adoption du Protocole de Montréal en 1987. Ratifiés par 198 Parties, ces traités incarnent un modèle réussi de coopération internationale, ayant permis l’élimination de 99 % des substances qui appauvrissent la couche d’ozone et évité environ 135 milliards de tonnes d’émissions équivalent CO₂ entre 1990 et 2010, tout en protégeant la santé humaine et les écosystèmes.
Depuis 1993, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), soutien avec le financement du Fonds Multilatéral, plus de 100 pays dans le monde dans la mise en place de projets visant à réduire l’usage des substances nocives pour l’ozone. La Tunisie s’est pleinement engagée dans cette dynamique internationale avec l’appui du Protocole de Montréal et de l’Amendement de Kigali, mis en œuvre par l’ONUDI et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), sous la coordination d’Unité Nationale d’Ozone de l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE).
Parmi les résultats majeurs enregistrés en Tunisie:
- Élimination totale des CFC entre 1995 et 2010, conformément aux engagements du Protocole de Montréal.
- Suppression du bromure de méthyle dans la fumigation des dattes grâce à une innovation scientifique nationale menée en partenariat avec l’ONUDI et l’INAT.
- Réduction de 62,4 % des HCFC par rapport au niveau de référence, évitant ainsi près de 819 000 tonnes de CO₂ équivalent. Ces substances sont utilisées notamment dans la réfrigération, la climatisation, la mousse polyuréthane rigide et les aérosols solvants.
- Renforcement des compétences nationales avec la formation et la certification de plus de 600 techniciens, 141 formateurs RAC et 256 agents de la Douane, appuyés par un système national de certification garantissant des pratiques conformes aux standards environnementaux.
- En 2024, approbation par le Fonds Multilatéral du Plan National de Réduction des HFCs (Kigali Implementation Plan, phase I), visant une baisse de 23 % de la consommation nationale d’ici 2030, notamment via la conversion de lignes de production et l’amélioration de l’efficacité énergétique.
« Célébrer ces 40 ans, c’est célébrer le pouvoir de la science. Au niveau mondial, près de 99 % des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ont été éliminées, et le Protocole de Montréal a permis d’éviter jusqu’à 1 °C de réchauffement climatique et des millions de cas de maladies liées aux UV. La Tunisie a contribué activement à ces efforts mondiaux pour protéger la couche d’ozone. » – Youssef Hammami, Coordinateur de l’Unité nationale d’Ozone, Tunisie
À l’occasion de cette journée, l’atelier organisé à Tunis a réuni les principaux acteurs institutionnels, partenaires internationaux, et experts. La célébration a été ouverte par le Ministre de l’Environnement, le Directeur Général de l’ANPE, le Représentant de l’ONUDI et un message de la Directrice exécutive du PNUE. Un programme culturel a également marqué la cérémonie.
Les sessions ont mis en avant l’avancement des programmes nationaux et l’importance de la formation et du recyclage pour accompagner la transition vers des technologies respectueuses du climat. En parallèle, la Poste Tunisienne a marqué cette célébration en émettant deux timbres-poste dédiés à la protection de la couche d’ozone, symbolisant l’engagement de la Tunisie dans cette cause mondiale.
Dans son discours, M. Lassaad Ben Hassine, Représentant Pays de l’ONUDI en Tunisie, a souligné : « Cette journée rappelle que la protection de la couche d’ozone reste un pilier de la lutte contre le changement climatique. La Tunisie, avec l’appui de l’ONUDI et de l’ANPE, est déterminée à poursuivre ses efforts, en s’appuyant sur la science, la coopération internationale et l’innovation, afin de garantir un avenir durable aux générations futures. »
A propos de l’ONUDI
L’ONUDI est une agence spécialisée des Nations Unies, dont le mandat unique est de promouvoir, dynamiser et accélérer le développement industriel inclusif et durable.
L’ONUDI, la couche d’ozone et le protocole de Montréal
La couche d’ozone est une partie de l’atmosphère terrestre qui absorbe la plupart des rayons ultraviolets (UV) nocifs du soleil. L’utilisation de chlorofluorocarbones (CFC) dans les bombes aérosols, la réfrigération, la climatisation et le secteur des mousses a été identifiée comme la cause de l’appauvrissement de la couche d’ozone. Le Protocole de Montréal a tracé la voie pour l’élimination progressive des CFC et de près de 100 autres substances chimiques fabriquées par l’homme et responsables de l’appauvrissement de la couche d’ozone (SAO). Les hydrofluorocarbures (HFC) ont ensuite été introduits comme substituts aux CFC et aux HCFC. Bien que les HFC n’appauvrissent pas la couche d’ozone, ce sont de puissants gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique.
L’ONUDI est l’une des quatre agences chargées de la mise en œuvre du Protocole de Montréal et se trouve à l’avant-garde de l’action climatique. L’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal, entré en vigueur en 2019, vise à réduire progressivement les HFC. On estime que la mise en œuvre complète de l’Amendement de Kigali, combinée à des mesures d’efficacité énergétique accrues, pourrait éviter jusqu’à 0,5 °C de réchauffement climatique d’ici 2100.
Mohammed Bessaïah