dimanche 5 octobre 2025
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Le Hamas prêt à libérer les otages : « Une journée très spéciale », se félicite Trump mais beaucoup reste à négocier

Après l’annonce du Hamas, vendredi 3 octobre, qu’il était prêt à libérer tous les otages détenus à Gaza, le président Trump a rapidement réagi pour se féliciter de cette décision. Mais beaucoup reste à négocier et ce samedi, le Hamas se déclare prêt à des discussions pour « finaliser toutes les questions ». 

« Je crois qu’ils sont prêts pour une paix durable » a rapidement réagi Donald Trump sur son réseau Truth social. Le président américain a également dit qu’Israëldevait arrêter immédiatement les bombardements à Gaza. C’est la première 1ère fois depuis octobre 2023, qu’un président des États-Unis exige explicitement un cessez-le-feu, souligne le chercheur Vincent Lemire : « Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Gaza pour que nous libérions les otages rapidement et en toute sécurité », écrit Donald Trump.

Le président des Etats-Unis ajoute que des discussions avaient déjà commencé, sans préciser qui faisait partie des discussions et sur quels points elles portaient.

Quelques heures avant, le président américain avait lancé un ultimatum au Hamas pour accepter le plan de paix jusqu’à dimanche, faute de quoi — selon les mots de Donald Trump -, « l’enfer se déchaînera comme jamais ».

Donald Trump a également publié une courte allocution dans laquelle il dit attendre le retour des otages. Une allocution d’un peu plus d’une minute parlant d’une journée « sans précédent ». Le président a estimé être très proche de l’objectif de la paix au Moyen-Orient, ajoutant que « tout le monde sera traité de manière juste ».

Sous pression et affaibli, le mouvement islamiste s’est dit être prêt à libérer les 48 otages restants – dont seulement une vingtaine seraient encore en vie – mais sous conditions. Et ce samedi matin, le mouvement islamiste annonce être prêt à  « finaliser toutes les questions ».

Tout ou presque reste à négocier

Parmi les points à préciser, celui d’un retrait clair et garanti de l’armée israélienne, ensuite l’ouverture de discussions sur le rôle que pourrait jouer le Hamas dans un futur État palestinien unifié. Des conditions que le Washington Post décrit comme « probablement les plus difficiles à accepter pour Israël ». Il faut le rappeler : le « oui mais » du Hamas au plan américain ouvre la voie à des négociations qui s’annoncent difficiles. Sur le cessez-le-feu – immédiat ou progressif –, sur le calendrier du retrait israélien de Gaza, et surtout sur la question de la transition. Une transition palestinienne, sous contrôle du Hamas selon le mouvement islamiste, mais une transition internationale, selon le plan défendu par Donald Trump. Et puis, un point essentiel : dans sa réponse, le Hamas ne dit rien sur deux questions-clé: son désarmement et l’exil de ses combattants.

« Tout en réalité est négociable, souligne Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques, chercheur en relations euro-arabes associé au CECID. L’annonce du Hamas va enclencher encore probablement un certain nombre de discussions sur le nombre d’otages, si on libère entièrement les otages ; la question évidemment probable de la déception en dehors des otages encore vivants – espérons-le le plus grand nombre – du nombre d’otages morts dont il faudra rendre les corps. Puis ensuite la question du cessez le feu immédiate ou graduelle, la question que souhaitait le Hamas du départ complet de l’armée israélienne, que Tsahal souhaitait plutôt par vagues progressives. Et puis effectivement, cette idée de transition (à propos de laquelle) on penche plutôt sur quelque chose évidemment de plus international, dont ne ferait même pas partie l’Autorité palestinienne, tel que ça avait été écrit dans le plan de paix du début de la semaine de Donald Trump. »

M. B.