dimanche 7 septembre 2025
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Conflit israélo-palestinien : des artistes dénoncent la programmation d’Amir aux Francofolies de Spa

Les Francofolies de Spa en Belgique ont débuté vendredi 18 juillet et la programmation du chanteur franco-israélien Amir a déclenché la polémique, accusé par des militants pro-palestiniens de soutenir la politique de Benyamin Netanyahu. Plusieurs artistes ont décidé d’annuler leur prestation en signe de protestation. Depuis le début de la guerre à Gaza, les scènes culturelles européennes affichent leur division sur la question.

Parmi les artistes qui ont décidé de boycotter le rendez-vous, la Franco-Suisse Yoaexplique sur Instagram que ses « convictions sociales, politiques et humanistes vont à l’encontre du fait de partager la scène avec un artiste qui ne reconnaît pas le génocide en cours en Palestine, et qui a participé à des événements organisés en soutien à l’armée israélienne ». Yoa devait chanter vendredi, le même jour qu’Amir.

Même tonalité du côté de Raquel Almeida alias DJ RaQL, une Bruxelloise d’origine cap-verdienne, dont le collectif Who’s That Girl veut promouvoir les artistes femmes issues des minorités de genre et qui dit préférer « rester alignée avec mes valeurs et mon engagement pour la Palestine ». Elle devait se produire dimanche 20 juillet.

Dans un communiqué, dix artistes dénoncent des liens supposés entre le chanteur franco-israélien et le régime de Benyamin Netanyahu. Ils lui reprochent d’avoir clairement exprimé son soutien au gouvernement israélien et de ne pas avoir critiqué les « crimes commis » à Gaza. La maison de disque qui produit Amir dénonce un « déferlement de haine antisémite ».

Les Francofolies maintiennent leur programmation

La direction du festival indique à la RTBF qu’elle n’a pas l’intention de déprogrammer le chanteur, estimant qu’elle n’est pas en mesure d’évaluer moralement sa trajectoire personnelle autrement que par ses chansons traitant de « thèmes universels et consensuels tels que l’amour ou la résilience ». Elle a également exprimé sa révolte face à « la tragédie en cours à Gaza » et estimé qu’il était « compréhensible que des citoyen-nes et des artistes nous interpellent sur les engagements d’un artiste à l’affiche ».

La semaine prochaine, Amir figure à l’affiche du festival de Gardanne dans le sud de la France : syndicats et élus critiquent le choix de la municipalité. Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille, y voit un « exemple des amalgames et du manque de nuance actuels ».

Kneecap, l’autre face du boycott 

De son côté, la ville de Saint-Cloud a retiré une subvention au festival Rock en Seine pour avoir programmé Kneecap, le groupe irlandais qui soutient la Palestine. Sur son site internet, la mairie a motivé la décision du conseil municipal en expliquant que l’un des membres du groupe incriminé faisait « l’objet de poursuites judiciaires après avoir été accusé d’arborer en concert un drapeau du Hezbollah ».

Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer a intimé à la direction du festival Glastonbury de refuser leur venue. En Allemagne, le groupe provocateur a également été déprogrammé de plusieurs concerts.

Par ailleurs, le Festival d’Avignon a pris une position claire et engagée sur le conflit israélo-palestinien durant son édition 2025. Une déclaration a été lue le 12 juillet sur la place du palais des Papes par des artistes majeurs, accompagnés du directeur du festival de théâtre, Tiago Rodrigues, dénonçant « les massacres orchestrés par l’État israélien à Gaza et dans les territoires occupés », exigeant « la cessation du massacre de masse en cours ayant déjà tué un nombre effroyable d’enfants » et appelant à la reconnaissance de l’État palestinien.

M. B.