C’est un coup d’envoi vraiment réussi de la 24e édition du Festival européen de la musique qui a été donné le jeudi 27 juin au TNA.
C’est la Belgique, en sa qualité de présidente en exercice du Conseil de l’Union européenne qui a lancé le Festival, et cela avec la chanteuse belge d’origine camerounaise, Lubiana, d’une voix mélodieuse à couper le souffle. Ensuite, ce fut le groupe algérien, Tikoubaouine qui prit la relève. Faut dire que le groupe est un choix de la délégation de l’UE. Celui-ci dès le début enflamma le public du TNA qui ne tarda pas à danser.
Lors de l’ouverture du Festival, M. Thomas Eckert a tenu à remercier le ministère de la Culture, l’ONCI, le TNA. Il a tenu à remercié aussi M. Yacine Babouche, chargé de la diplomatie publique et culturelle au sein de la Dékégation de l’Union européenne. Il a rappelé que les treize artistes conviés sont dans l’ensemble d’origine africaine. Pour l’ambassadeur, « le groupe algérien Tikoubaouine est très connu et sa célébrité attire un public nombreux que ce soit en Algérie ou ailleurs ».
Lubiana… voyage initiatique au cœur des origines africaines
En sa qualité de présidente en exercice du Conseil de l’Union européenne, c’est la Belgique qui a ouvert le festival.
Le choix de l’ambassade de Belgique en Algérie s’est porté sur la chanteuse belge, d’origine camerounaise, Lubiana.
Tout en se disant « heureux » de « célébrer l’apport significatif de l’Afrique et de la diaspora africaine à l’Europe et à la Belgique », l’ambassadeur de Belgique en Algérie, Alain Leroy, a estimé que Lubiana est « une parfaite illustration » de cet apport.
« Sa musique est un véritable voyage initiatique au cœur des origines africaines », a-t-il ajouté à son propos.
En effet, Lubiana, n’interprète pas seulement des chansons, mais raconte des histoires, en faisant voyager son auditoire à travers les temps dans un retour aux origines qui, selon ses propres mots, renforce l’amour de soi.
Et c’est ce qui est, entre autres, dit, dans une de ses chansons qu’elle a interprété ce soir au TNA portant le titre « Self-love ».
« Je raconte les histoires de notre beau continent africain », dit la chanteuse de 30 ans dont la particularité est qu’elle se produit en solo avec comme seul accompagnateur sa « Kora », cet instrument de l’Afrique de l’Ouest réservé traditionnellement aux hommes.
« On est aujourd’hui deux femmes à jouer la kora professionnellement dans le monde », dit-elle fièrement.
D’ailleurs, avoua-t-elle, c’est grâce à sa rencontre avec cet instrument musical qu’elle a renoué les liens avec ses origines.
Depuis, Lubiana mène un voyage initiatique en Afrique, vers le pays de ses origines, le Cameroun, mais en passant par les pays de l’Afrique de l’Ouest, d’où est originaire le Kora, à l’image du Mali ou du Sénégal.
La Kora dont elle raconte la légende qui remonte au 13e siècle au temps de l’empereur du Mali, Soundiata Keïta.
Durant cette soirée, Lubiana, qui veut dire « bien-aimé », a-t-elle expliqué, a chanté, tout à tour, l’amour, la terre, les ancêtres…avant de terminer avec une reprise de « Et si tu n’existais pas » de Joe Dassin.
Tikoubaouine fait exploser la salle
La deuxième partie de la soirée a été animée par le groupe algérien Tikoubaouine. Comme à chaque fois, celui-ci a enflammé la salle, qui était archicomble.
Le public, constitué principalement de jeunes venus nombreux pour écouter ce groupe Touareg, connaît par cœur toutes les chansons de Tikoubaouine, même celles chantées en Tamasheq et qui représente le gros de son répertoire.
L’on citera, entre autres, « Tiniri », « Riwaya », « Toumastine », « An Yeddinet », « Ana Sahraoui » ou bien le fameux tube « Ligh El Zaman ».
Le rythme « électrique » de cette musique touareg a fait lever de leurs sièges la majorité des présents.
Tout en exprimant sa joie de faire l’ouverture de ce festival, Saïd, l’un des deux chanteurs du groupe, a déclaré, à la fin du spectacle, qu’il y avait, parmi le répertoire interprété durant cette soirée, deux nouvelles chansons qui font partie du nouvel album qui devrait sortir durant cet été.
Un prochain album, a-t-il ajouté, qui sera dans le même style que ce qui a déjà été chanté par Tikoubaouine.
Surnommé en occident « Blues desert », Saïd, dira, à propos de ce style, qu’il s’agit de l’ancien Tindi modernisé.
Mohammed Bessaïah