vendredi 29 mars 2024
Accueil > A la UNE > France : la pression monte avant l’acte 2 de la mobilisation pour les retraites

France : la pression monte avant l’acte 2 de la mobilisation pour les retraites

Nouvelle journée de mobilisation, ce mardi 31 janvier en France, contre la réforme des retraites. Le 19 janvier, ils étaient plus d’un million selon la police, le double selon les syndicats, à manifester. L’intersyndicale appelle de nouveau à battre le pavé. Si le front uni se dit déterminé à mener la fronde jusqu’à ce que le gouvernement plie, certains syndicats veulent accélérer le mouvement avec des actions plus radicales.

Le principal objectif de l’intersyndicale est bien de faire échouer le gouvernement. Et certaines centrales syndicales, comme la Confédération générale des travailleurs, la CGT, considèrent que la contestation dans la rue ne sera pas suffisante et proposent de mener des actions ciblées dans différents secteurs d’activité.

D’ores et déjà, des actions sont annoncées pour le mois de février dans l’énergie, dans les remontées mécaniques des stations de ski, et dans les transports, avec une possible grève reconductible à la SNCF durant la période des vacances scolaires de février, faisant peser une menace sur les professionnels du tourisme de montagne déjà éprouvés par deux années de pandémie.

Les Français sont de plus en plus nombreux à rejeter le projet de réforme des retraites. 72% des sondés n’en veulent pas, si l’on en croit une récente enquête de l’institut Elabe. Malgré ses efforts de pédagogie, le gouvernement peine à convaincre l’opinion de travailler deux ans de plus.

À cela est venu s’ajouter cette semaine la polémique sur l’étude d’impact de la réforme des retraites. Le document, présenté par le gouvernement, pointe une inégalité entre les hommes et les femmes. Ces dernières devront travailler de deux à cinq mois de plus que ces messieurs.

Borne donne le ton

Ce lundi débute l’examen du projet à l’Assemblée nationale. Le coup d’envoi d’un bras de fer politique intense pour lequel le gouvernement se déclare prêt. Il est même passé à l’offensive ce week-end, en durcissant le ton. Et c’est Élisabeth Borne qui a sonné la charge, en scandant que « le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite n’est plus négociable ».

Pas question donc, pour la Première ministre, de rouvrir le débat avec Les Républicains, hésitants ces derniers jours ; la droite également rappelée à ses responsabilités et à son programme politique par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire…

De son côté, Gérald Darmanin s’est chargé d’invectiver l’opposition de gauche, accusant la Nupes de vouloir « bordéliser » le pays et de ne pas défendre la valeur travail. Le ministre de l’Intérieur qui donne aussi le ton sur le fond de la réforme : « On n’a rien sans rien », les Français doivent donc faire des efforts.

Plus question de justice, ni de convaincre le plus grand nombre. Le gouvernement assume désormais ne viser que l’équilibre financier du système des retraites. « Le choix du chaos social », s’insurge le patron du Parti communiste français, Fabien Roussel, tandis que le vice-président du parti LR, Aurélien Pradié, dénonce « les coups de menton » de l’exécutif.

Test dans la rue mardi

L’ambiance devrait donc être électrique ce lundi lors du coup d’envoi de l’examen en commission des quelque 7 000 amendements déposés sur le texte. En attendant les chiffres de la mobilisation syndicale organisée mardi.

« Je suis scandalisée que le gouvernement n’écoute pas. Ils font ce qu’ils veulent. Ça fait presque 23 ans que j’habite en France et ça devient de plus en plus dur, pour les travailleurs aussi. Et surtout les gens qui viennent d’ailleurs. »

B. M.