G7 des chefs de la diplomatie : les opérations américaines contre le narcotrafic «préoccupent» la France

Les ministres des Affaires étrangères du G7 sont réunis ces 11 et 12 novembre au Canada. Le narcotrafic est un dossier brûlant pour les États-Unis, qui accusent plusieurs pays d’Amérique latine de soutenir le trafic de drogue et qui multiplient les opérations dans les Caraïbes et dans le Pacifique. Cette réunion du G7 coïncide avec l’arrivée, le 11 novembre, au large de l’Amérique latine, du porte-avions « Gerald R. Ford », ce qui a suscité la colère du Venezuela. 

Depuis début septembre, l’armée américaine a détruit 14 bateaux présentés comme transportant de la drogue et fait au moins 57 morts. Des opérations dont la légalité est largement mise en doute par les experts, Washington n’ayant jamais fourni de preuves que les embarcations étaient bien chargées de drogue et qui inquiètent la France.

Après la Colombie, le Venezuela, le Mexique, et le Brésil, la France joint sa voix aux critiques visant les opérations menées par les États-Unis au large de l’Amérique latine : « Nous avons observé avec préoccupation les opérations militaires dans la zone Caraïbes, parce qu’elles s’affranchissent du droit international et parce que la France dans cette région est présente avec ses territoires d’Outre-mer, dans lesquels résident plus d’un million de nos compatriotes, et qui pourrait donc être affectés par l’instabilité provoquée par d’éventuelles escalades que nous voulons évidemment éviter », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dans la ville canadienne de Niagara-on-the-Lake, lors de la réunion des chefs de la diplomatie du G7 – Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, France, Italie, Japon et États-Unis.

Critique, mais pas spectatrice, la France n’entend pas rester les bras croisés face à l’explosion du narcotrafic qui, rappelle Jean-Noël Barrot, ne touche pas que les États-Unis : « Tous les pays du G7 sont concernés par le déferlement du narcotrafic et de la criminalité organisée. Avec des phénomènes qui peuvent prendre différentes formes, mais avec des conséquences majeures pour la santé publique et pour la sécurité des populations. »

Se disant déterminée à faire échec au trafic de drogue, Paris compte ouvrir, en République dominicaine, une académie régionale qui formera, dès l’année prochaine, des enquêteurs et des douaniers. Un programme d’extradition de narco-criminels entre la France et la Colombie est aussi sur la table.

M. B.