Cinq journalistes travaillant pour des médias internationaux ont été tués ce 25 août dans des frappes israéliennes. Des frappes qui se sont abattues sur un hôpital du sud de la bande de Gaza, faisant au total 20 morts, a annoncé la Défense civile du territoire palestinien.
Le porte-parole de l’organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal, a annoncé un « bilan (…) de 20 morts, dont cinq journalistes et un membre de la Défense civile de Gaza » après avoir rapporté deux frappes israéliennes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès. Dans un premier bilan, la même source faisait état de 15 morts dont quatre journalistes.
Sur ces frappes ayant visé un bâtiment de ce grand complexe hospitalier, ciblé à plusieurs reprises par Israël depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a indiqué qu’elle avait ouvert une enquête pour vérifier ces informations. Selon Mahmoud Bassal, la première frappe a été menée par un drone explosif, avant un bombardement aérien ayant eu lieu alors que les blessés étaient évacués.
Al Jazeera a annoncé la mort sur place d’un de ses photojournalistes et reporter d’images, Mohammad Salama, deux semaines après qu’elle a perdu quatre journalistes et deux pigistes, dans une frappe ciblée de l’armée israélienne qui accusait l’un d’entre eux d’être un membre actif de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas.
L’agence de presse canado-britannique Reuters a indiqué que l’un des journalistes tués et l’un des blessés faisaient partie de ses collaborateurs et se dit « dévastée ». De son côté, l’agence américaine Associated Press (AP) se dit « choquée » par la mort d’une de ses pigistes qui, précise l’agence, n’était pas en mission pour elle au moment des faits. Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié les deux autres victimes comme Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz.
Le décompte macabre des défenseurs de la presse
Avant l’annonce de ces morts, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) recensaient près de 200 journalistes tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
Le porte-parole de la Défense civile a également mentionné la mort d’un soignant dans les frappes de ce 25 août. Plusieurs personnes blessées, certaines couvertes de sang, ont été prises en charge à l’hôpital après les frappes, a constaté un photographe de l’AFP sur place.
« Trop de journalistes ont été tués à Gaza sans la moindre justification »
L’hôpital Nasser est l’un des derniers établissements de santé encore partiellement fonctionnels dans la bande de Gaza. La Défense civile recensait au total 27 morts en début d’après-midi dans des tirs ou frappes de l’armée israélienne ce 25 août dans l’ensemble du petit territoire côtier palestinien, ravagé par près de deux ans de guerre.
De son côté, l’Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exigé « des explications » de la part des autorités israéliennes après l’annonce de la mort des cinq journalistes dans le sud de la bande de Gaza. La FPA est « scandalisée et choquée », indique un communiqué de l’association, notant qu’il n’y avait eu « aucun avertissement avant ces frappes », rapporte l’AFP, un média partenaire. « Nous exigeons des explications immédiates de [l’armée israélienne] et du bureau du Premier ministre », ajoute le texte appelant Israël « à abandonner une fois pour toutes sa pratique abjecte constituant à prendre des journalistes pour cible » et soulignant que « trop de journalistes ont été tués à Gaza sans la moindre justification ».
M. B.