Le chaos s’est abattu sur les aéroports indiens depuis le 4 décembre. Plus d’un millier de vols ont été annulés ces deux derniers jours, déclenchant la colère des passagers de New Delhi à Mumbai, en passant par Bengaluru et Hyderabad. En cause : IndiGo, la compagnie low-cost, prise de court par l’entrée en vigueur de nouvelles règles de repos pour les pilotes. Faute de personnel suffisant, elle a dû clouer au sol une grande partie de sa flotte.
Dans les grands aéroports d’Inde, on retrouve, depuis 48 heures, la même tension, les mêmes scènes de débordement, et des passagers qui exigent des explications. Les questions ne varient pas : Pourquoi ce chaos ? À quelle heure sera-t-il possible de voler ? Où sont passés les bagages ?
Exemple avec Jyoti, qui patiente avec son fils âgé de sept ans depuis 14 heures à l’aéroport de New Delhi : « Il n’y avait aucune information pour mon vol sur les panneaux. Nous sommes allés voir les autorités de l’aéroport, et ils nous ont dit que le vol était annulé. Tout le monde réclamait ses bagages. Je n’ai pas mes affaires, tout est perdu. »
Abandonnés à eux-mêmes, les passagers ne sont pas seulement coincés : beaucoup cherchent désespérément leurs valises. Cette crise s’explique par un manque de pilotes chez IndiGo. La compagnie à bas coûts, qui existe depuis 19 ans, est la leader du marché avec 60% des parts du ciel indien. Elle a attendu le tout dernier moment pour appliquer les directives des autorités aériennes visant à réduire les heures de vol et les vols de nuit pour ses pilotes.
Après une communication désastreuse, son patron, Pieter Elbers, a présenté ses excuses. Mais le retour à la normale sera lent. « Compte tenu de la taille, de l’ampleur et de la complexité de nos opérations, il faudra un certain temps pour revenir à une situation normale, entre le 10 et le 15 décembre », a prévenu Pieter Elbers.
Au milieu de ce désordre, les autorités indiennes ont accordé à IndiGo une dérogation pour retarder l’application des nouvelles règles. Résultat : elles se retrouvent désormais, elles aussi, sous le feu des critiques. La presse fustige « l’arrogance » de la compagnie, décrite comme « too big to play by the rules » (« trop puissante pour respecter les règles »). Un éditorial résume l’onde de choc : ce chaos ne fait pas seulement honte à IndiGo, il fait honte à l’Inde.
A. E.
INTERFIL ALGERIE Soyez le premier informé