dimanche 7 septembre 2025
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La justice française ordonne la libération du militant libanais pro-palestinien Georges Abdallah

La justice française a ordonné, jeudi 17 juillet, la libération du militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1987 pour l’assassinat de diplomates israélien et américain à Paris, et considéré comme l’un des plus anciens détenus de France après 40 ans de prison, a-t-on appris de source judiciaire.

La libération du Libanais Georges Abdallah, incarcéré depuis plus de quarante ans, interviendra le 25 juillet. La cour d’appel a rendu sa décision lors d’une audience non publique au palais de Justice de Paris, en l’absence de Georges Abdallah, 74 ans, détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).

La cour d’appel de Paris a jugé sa détention « disproportionnée » par rapport aux crimes commis, et a jugé qu’à 74 ans, ce détenu « âgé » aspirant à « finir ses jours » dans son village du nord du Liban ne présentait plus de risque de trouble à l’ordre public. Une décision qui confirme celle du tribunal d’application des peines intervenue en novembre 2024, mais qui avait immédiatement été suspendue par un appel du parquet antiterroriste.

Expulsion définitive vers le Liban

Cette libération est soumise à une condition : qu’il quitte définitivement le territoire français. Et si les détails ne sont pas encore connus, on sait toutefois que Georges Abdallah devrait être emmené par les forces de l’ordre à l’aéroport de Tarbes, direction Roissy, où il prendra un vol pour Beyrouth. Le Liban, qui réclame sa libération aux autorités françaises depuis des années, prend en charge l’organisation de son retour.

« C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique qu’il ne soit pas sorti plus tôt, à cause du comportement des États-Unis et de tous les présidents français » successifs, a réagi au sortir de la salle d’audience son avocat, Me Jean-Louis Chalanset. Georges Abdallah, ancien chef d’un groupe de chrétiens libanais marxistes pro-palestiniens, était incarcéré depuis 1984 et libérable depuis vingt-cinq ans. Ses demandes précédentes, environ une dizaine, avaient toutes échoué.

Il avait été condamné en 1987 pour complicité dans l’assassinat de diplomates américain et israélien et les États-Unis s’opposaient vigoureusement à sa libération.

16 000 euros pour convaincre la justice

Un versement de 16 000 euros sur son compte pour indemniser les victimes a, semble-t-il, convaincu les juges qui réclamaient « un effort conséquent ». Georges Abdallah avait, en effet, toujours refusé de prendre en compte cette demande des parties civiles, se considérant comme un prisonnier politique.

Le 19 juin dernier, son avocat avait fait savoir que cette somme était donc disponible sur son compte en prison, sans s’épancher sur la position de son client ni l’origine des fonds. Celui-ci n’a en effet jamais reconnu son implication dans les assassinats des diplomates à Paris, mais les a toujours qualifiés d’« actes de résistance » contre « l’oppression israélienne et américaine », dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au Sud-Liban en 1978.

Georges Abdallah a longtemps été considéré à tort comme responsable desattentats terroristes de 1985-1986 à Paris. Les véritables responsables, des pro-Iraniens, avaient été identifiés deux mois après sa condamnation à perpétuité.

M. B.