Le groupe Meta a annoncé ce vendredi 25 juillet qu’il ne publiera plus de publicité à caractère politique sur ses plateformes dans l’Union européenne. Le groupe propriétaire de Facebook et Instagram blâme les régulations mises en place par Bruxelles, trop strictes selon son PDG Mark Zuckerberg. Après Google, Meta est le deuxième grand groupe de la tech américaine à interdire les publicités politiques dans l’espace européen.
Vous ne verrez plus aucune publicité à caractère politique sur Facebook et Instagram a partir du mois d’octobre. Selon son directeur Mark Zuckerberg, c’est la nouvelle loi de Bruxelles sur la transparence de la publicité qui a obligé le groupe à prendre cette décision.
« Il s’agit d’une décision difficile », affirme l’entreprise américaine, qui pointe du doigt les « incertitudes juridiques » de ce nouveau règlement européen sur la publicité politique. En raison des « exigences impraticables » de Bruxelles, Meta « n’autorisera plus les publicités politiques, électorales et sur les enjeux sociaux sur ses plateformes dans l’Union européenne » à partir du mois d’octobre, affirme le géant des réseaux sociaux dans un communiqué. « Cela ne concerne que les publicités » et n’empêchera pas les citoyens et les responsables politiques de « produire et partager du contenu politique » sur leurs propres pages, ajoute-t-il.
Éviter les ingérences étrangères
Adopté en 2024, le règlement vise, selon l’Union européenne, à éviter les ingérences étrangères en période d’élections. Il impose notamment aux plateformes de signaler clairement les publicités à caractère politique et d’indiquer d’où vient leur financement. L’UE interdira aussi le profilage à partir de données personnelles relatives à l’origine ethnique, la religion, l’orientation sexuelle, ainsi que l’utilisation des données des mineurs.
Des exigences impraticables selon Meta, dont les deux plateformes Facebook et Instagram enregistrent chacune plus de 260 millions d’utilisateurs mensuels en Europe. L’Union européenne a pris ces mesures à la suite notamment du scandale Cambridge Analytica survenu en 2018. Ce cabinet de conseil britannique avait amassé, sans autorisation et à leur insu, les données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook, utilisées ensuite à des fins de ciblage politique durant la campagne électorale américaine 2016 et le référendum sur le Brexit.
Depuis l’élection de Donald Trump, Mark Zuckerberg multiplie les critiques contre l’Union européenne en l’accusant de censure. Dans plusieurs procès dont Meta a fait appel, le groupe a été condamné par les régulateurs européens à payer plus de 2,5 milliards d’euros pour non-respect des lois sur les données privées.
M. B.