dimanche 5 octobre 2025
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Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal reconnaissent officiellement l’État de Palestine

Ces annonces interviennent à la veille d’un sommet important à New York, coprésidé par la France et l’Arabie saoudite, au sujet de l’avenir de la solution à deux États.

Ils n’ont pas attendu le sommet à l’ONU pour se positionner officiellement. Le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, et le Portugal dans la soirée, ont affirmé ce dimanche 21 septembre qu’ils reconnaissent officiellement l’État de Palestine. Ces annonces interviennent à la veille d’une réunion importante à New York, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite, au sujet de l’avenir de la solution à deux États.

Une dizaine de pays doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l’État palestinien, mais les médias britanniques avaient indiqué que le Royaume-Uni, allié historique d’Israël, le ferait dès ce dimanche. Dans une déclaration filmée sur ses réseaux sociaux, le Premier ministre Keir Starmer a assumé cette décision pour « raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États ».

Même son de cloche du côté du Premier ministre canadien Mark Carney, qui a écrit dans un communiqué qu’il souhaitait « préserver la possibilité d’une solution à deux États ». Il offre également de « travailler en partenariat afin de porter la promesse d’un avenir pacifique pour l’État de Palestine et l’État d’Israël ». Le chef de l’exécutif canadien reconnaît par ailleurs que cette « reconnaissance n’est pas la panacée », mais souligne qu’elle s’« harmonise » avec les « principes d’autodétermination » inscrits dans la charte de l’ONU.

Pour sa part, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, précise que la reconnaissance de la Palestine par son pays se fait « aux côtés du Canada et du Royaume-Uni » dans le cadre d’un « effort international coordonné » en faveur de la solution à deux États, « qui a toujours été le seul chemin pour assurer la paix et la sécurité aux peuples israélien et palestinien ».

« Cela n’arrivera pas », dit Netanyahu

En réponse, Benjamin Netanyahu a martelé ce dimanche qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien. « J’ai un message clair pour les dirigeants qui reconnaissent un Etat palestinien après le massacre atroce du 7 octobre : vous offrez une récompense énorme au terrorisme […]. J’ai un autre message pour vous : cela n’arrivera pas. Aucun Etat palestinien ne verra le jour à l’ouest du Jourdain », a déclaré le Premier ministre israélien dans cette vidéo diffusée par son bureau.

Benjamin Netanyahu a également dit vouloir étendre encore la colonisation en Cisjordanie occupée. « Nous avons doublé les implantations juives en Judée et en Samarie (nom donné par Israël à la Cisjordanie, NDLR) et nous continuerons sur cette voie », a-t-il affirmé.

Le ministère des Affaires étrangères israélien, Gideon Sa’ar, a dit rejeter la déclaration « unilatérale » de reconnaissance d’un État palestinien. « Cette déclaration ne favorise pas la paix, mais au contraire, elle déstabilise davantage la région et compromet les chances de parvenir à une solution pacifique dans l’avenir », indique-t-il.

Le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a lui proposé l’annexion « immédiate » de la Cisjordanie.

Mahmoud Abbas et le Hamas saluent ces annonces

De l’autre côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé que la reconnaissance de ces nouveaux pays était un pas vers « une paix juste et durable », selon un communiqué de la présidence. « Le Président de l’État palestinien, Mahmoud Abbas, salue l’annonce de la reconnaissance par le Royaume-Uni de l’État palestinien indépendant, affirmant qu’il s’agit d’un pas important et nécessaire vers la concrétisation d’une paix juste et durable », indique la présidence.

« Ces reconnaissances représentent une victoire pour les droits du peuple palestinien et la légitimité de notre cause, et envoient un message clair : peu importe jusqu’où va l’occupation (Israël, NDLR) dans ses crimes, elle ne pourra jamais effacer nos droits nationaux », a salué pour sa part auprès de l’AFP Mahmoud Mardawi, un haut responsable du Hamas.

M. B.