La justice libanaise a décidé, vendredi 17 octobre, de remettre en liberté Hannibal Kadhafi, le fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, emprisonné au Liban depuis 2015, moyennant le versement d’une caution de 11 millions de dollars.
Hannibal Kadhafi est détenu sans jugement depuis dix ans pour « recel d’informations » dans l’affaire de la disparition en Libye, en 1978, d’une importante figure religieuse chiite libanaise, l’imam Moussa Sadr.
À l’époque des faits imputés à son père Mouammar Kadhafi, il avait 3 ans.
La décision de libérer Hannibal Kadhafi illustre le recul de l’influence politique de Nabih Berri, la plus importante figure chiite de l’État. Le chef du Parlement, qui dirige depuis quarante-cinq ans le mouvement politique fondé par Moussa Sadr, bloquait depuis des années toute tentative de libération.
Soumis à des pressions contradictoires, le juge chargé du dossier a essayé de ménager la chèvre et le chou. Il a ordonné la libération du prisonnier tout en fixant une caution « excessivement élevée », selon ses avocats.
Ceux-ci ont indiqué qu’Hannibal Kadhafi, qui est sous le coup de sanctions internationales, ne possède pas ce montant.
Père de deux enfants, Hannibal Kadhafi et son épouse, l’actrice libanaise Aline Skaf, étaient réputés pour leur train de vie fastueux. Le couple était connu pour infliger de mauvais traitements à ses employés. En 2008, deux domestiques avaient porté plainte contre Hannibal Kadhafi en Suisse pour sévices corporels.
P. K.