Aux Pays-Bas, le ministre des Affaires étrangères annonce sa démission. Caspar Veldkamp souhaitait prendre des mesures plus efficaces pour sanctionner Israël, notamment face à la violence croissante de ses opérations menées à Gaza. Mais les discussions au gouvernement ont échoué, selon lui. Tous les ministres de son parti, le NSC (Nouveau contrat social), présentent également leur démission.
« Je rentre chez moi et je vais rédiger ma lettre de démission », c’est avec ces mots que Caspar Veldkamp a quitté le Conseil des ministres le soir du 22 août aux Pays-Bas, visiblement déçu de la tournure des débats au sein du gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères voulait « prendre des mesures significatives à l’encontre d’Israël ».
Caspar Veldkamp avait indiqué, le 21 août, souhaiter prendre des mesures supplémentaires contre Israël, après avoir déclaré en juillet dernier les ministres israéliens d’extrême droite Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich persona non grata.
Il avait notamment fait savoir en juillet que si Israël ne remplissait pas ses obligations humanitaires dans la bande Gaza, les Pays-Bas pousseraient à la suspension de la partie commerciale de l’Accord d’association entre Israël et l’UE. Des sanctions en réponse à la violence déployée à Gaza, à la crise humanitaire et à la politique de colonisation de la Cisjordanie. Mais ses partenaires de la coalition prônent une ligne moins stricte envers Israël. Après plusieurs heures de délibérations, les ministres néerlandais ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur de nouvelles sanctions.
Les Pays-Bas sous pression de la rue
Les Pays-Bas figuraient pourtant ce 21 août parmi les 21 pays ayant signé une déclaration commune qualifiant l’approbation par Israël d’un important projet de colonisation en Cisjordanie « d’inacceptable et contraire au droit international », dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Ancien ambassadeur à Tel Aviv, entre 2011 et 2015, le ministre des Affaires étrangères démissionnaire, estime que ses compétences sont « trop limitées » pour pouvoir exercer sa fonction. « Nous ne sommes pas crédibles, si nous restons », dit Caspar Veldkamp. Tout le parti NSC l’a suivi dans cette démission, soit quatre autres ministres et quatre secrétaires d’État.
Le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, a déclaré « regretter profondément » ce départ. Pour lui, « tout le monde était prêt à faire des concessions » pour sanctionner Israël. « Je tiens à souligner que la situation qui ne cesse de se détériorer à Gaza est dramatique, tout le monde en est conscient », a-t-il ajouté.
Le gouvernement néerlandais est depuis des mois sous la pression d’une vague de protestations contre la campagne militaire d’Israël à Gaza et ce que les manifestants qualifient d’inaction des Pays-Bas. Deux manifestations ont notamment rassemblé cet été de 100 000 à 150 000 personnes à La Haye, soit les plus importantes aux Pays-Bas depuis deux décennies.
M. B.