Donald Trump évalue les chances de conclure un accord sur les droits de douane avec l’UE avant la date limite du 1er août fixée par le président américain à « 50-50 ». Au-delà, Washington menace de taxer à 30% les produits européens importés aux États-Unis. Pendant ce temps, les constructeurs automobiles subissent déjà des droits de douane de plus de 25% depuis le printemps. Et ce vendredi 25 juillet, à l’occasion de la présentation de ses résultats semestriels, le géant Volkswagen, fleuron en crise de l’industrie allemande, annonce avoir proposé un accord au gouvernement américain pour obtenir une ristourne.
Le constructeur allemand souffre particulièrement des droits de douane américains : La mesure imposée par Donald Trump a coûté à Volkswagen plus de 1,3 milliard d’euros cette année.
Résultat : ses performances financières sont en forte baisse. Le groupe aux dix marques automobiles (VW, Skoda, Porsche…) a dégagé un bénéfice de 2,3 milliards d’euros, en baisse de 36,3% sur un an entre avril et juin, a-t-il indiqué dans un communiqué. Il s’agit du sixième trimestre consécutif en recul, après trois années de hausses spectaculaires des bénéfices succédant au plongeon observé pendant les restrictions sanitaires de 2020.
Un accord avec la Maison Blanche
Le PDG du groupe, Oliver Blume, assure donc avoir proposé un accord à la Maison Blanche. Le groupe allemand promet d’investir massivement aux États-Unis, pour augmenter sa production de véhicules sur places, y compris pour l’export. Jusqu’à 10 milliards d’euros selon le journal économique Les Echos. En échange de quoi pour chaque dollar investi, Volkswagen espère obtenir une ristourne du même montant sur ses droits de douane.
La proposition a reçu un écho positif au sein du gouvernement américain, assure Oliver Blume.
L’enjeu est de taille pour le constructeur, car les États-Unis, c’est son deuxième marché dans le monde (après la Chine). Volkswagen emploie 10 000 salariés sur place, mais pourrait donc en embaucher davantage pour augmenter sa production.
Dans le même temps, le groupe licencie en Europe : 35 000 postes vont être supprimés en Allemagne d’ici à 2030.
Le patron de Volkswagen a ajouté qu’il avait bon espoir que l’Union européenne et les États-Unis se mettent d’accord sur 15% de droits de douane réciproques, au lieu des 30% que menace d’imposer Donald Trump. Les droits de douane « risquent de rester un fardeau permanent », a déclaré le directeur financier, Arno Antlitz, lors d’une conférence de presse, ajoutant que le groupe devrait redoubler d’efforts pour réduire ses coûts afin de « compenser » ses effets.
M. B.