jeudi 1 mai 2025
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France / La gauche dénonce la « menace de sédition » contenue dans un communiqué de syndicats de police

Plusieurs responsables de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier ont dénoncé vendredi 30 juin un communiqué des syndicats de police Alliance et Unsa police, qui selon eux est une « menace de sédition » et un « appel à la guerre civile ». La CFE-CGC et l’Unsa se démarquent de leurs syndicats de policiers.

Se disant « en guerre », Alliance, syndicat majoritaire de gardiens de la paix, et Unsa police appellent dans ce communiqué au « combat » contre les « nuisibles » et les « hordes sauvages », qui prennent part aux émeutes nocturnes après la mort du jeune Nahel. Ils préviennent : « Demain, nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience ».

« Les « syndicats » qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire. On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos », a tweeté Jean-Luc Mélenchon.

L’ancien candidat à la présidentielle de LFI a appelé le « pouvoir politique » à « reprendre en main la police », et conclu : « ceux qui veulent le calme ne jettent pas de l’huile sur le feu ». De son côté, le député insoumis François Ruffin s’est insurgé : « Des syndicats de police se disent +en guerre+, et préparent la +résistance+, y compris contre le gouvernement ».

« Un appel à la guerre »

« Maintenant, c’est bon, on peut dire qu’il y a un problème structurel dans la police ? Ce texte est un appel à la guerre civile », a critiqué la secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier.

« Le communiqué de presse du syndicat de police Alliance est une menace de sédition », a estimé pour sa part la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Sa collègue insoumise Nadège Abomangoli a regretté : « Loin de tout apaisement, (le communiqué) opte pour le champ lexical de la guerre, animalise les citoyens de banlieue et menace le gouvernement de représailles. Les factieux ne se cachent même plus ».

La CFE-CGC et l’Unsa se démarquent de leurs syndicats de policiers

« Ce qui est le plus important, c’est le début du communiqué, où l’on dit qu’on doit être sur le terrain vu la situation et ne pas déposer les armes », explique Thierry Clair, secrétaire général adjoint de l’Unsa Police.

Une lettre-type de « restitution de l’arme administrative », prête à signer, circule depuis jeudi 29 juin entre certains policiers, qui estiment ne pas bénéficier d’une protection juridique suffisante en cas d’ouverture du feu. « Quand on dit qu’on entrera en résistance, c’est pour dire qu’on se battra ensuite pour une meilleure protection juridique des policiers », a-t-il ajouté, démentant toute volonté de sédition.

Le secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure, et le président de la CFE-CGC, François Hommeril, ont pris leurs distances vendredi avec un communiqué de leurs syndicats de policiers.

Dans un message sur Twitter, le secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure a quant à lui désavoué le communiqué de la branche police de son syndicat. « La défense catégorielle d’une profession, même sincère, n’autorise pas à déroger par les mots aux valeurs qui font notre République et qui fondent l’Unsa », a réagi Laurent Escure.

De son côté, François Hommeril a jugé auprès de Libération « totalement inappropriés » les termes utilisés dans le communiqué.

B. M.