Bombes à sous-munition livrées à l’Ukraine: pour la presse allemande, Washington franchit une ligne rouge

Le pacifisme allemand, héritage des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, a bien pâli depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais en annonçant vouloir livrer à l’Ukraine des bombes à sous-munition, Washington franchit pour la presse allemande une ligne rouge.

Pas de condamnation officielle de la part du gouvernement allemand pour l’instant. Berlin n’a pas l’habitude de critiquer ouvertement ses alliés, et surtout pas les États-Unis. Mais l’annonce de Washington provoque un malaise évident dans un pays qui freine chaque étape de l’escalade militaire en Ukraine. Berlin avait d’abord hésité à livrer des chars, puis des missiles à longue portée, et freine toujours sur les livraisons d’avions de combat.

Le Frankfurer Rundschau parle ce matin de tabou brisé sur son site web ; Die Zeit de plans explosifs ; tandis que le quotidien de gauche Taz qualifie ces armes de mortelles et inutiles pour l’évolution du conflit.

Un peu à contre-courant,le Süddeutsche Zeitung parle d’un dilemme du risque de voir ces armes particulièrement mortelles pour les civils se répandre dans le reste du monde si les États-Unis les livrent. Le quotidien se demande aussi quelle décision il faut prendre si les armes à sous-munition avaient une chance d’inverser le cours de la guerre sur le terrain.

N. V.