Près de 54 000 personnes tuées par l’armée israélienne depuis le début de la guerre à Gaza. Un bilan qui s’alourdit tous les jours un peu plus. Le ministère de la Santé palestinien comptabilise, en ce moment, quasiment une centaine de morts supplémentaires par jour, alors que l’État hébreu bombarde sans relâche les civils de Gaza. La population est aussi exposée à la famine. Après presque trois mois de blocus total, Israël a cédé à la pression internationale en laissant entrer une quantité minimum d’aide humanitaire qui est loin de combler les besoins de la population.
Teïma ne mange plus grand-chose. Le peu de nourriture qu’il lui reste, elle le réserve à sa fille âgée de quatre ans. « J’ai pu trouver de la fécule de maïs, de la maïzena. J’en mets une cuillère dans un verre d’eau et je le donne à boire à la petite. Comme il n’y a plus de pain, c’est une sorte de substitut de repas », explique-t-elle au micro de notre correspondant à Jérusalem.
Sur les marchés de Gaza, les rares légumes disponibles sont hors de prix. La mère de famille affirme avoir trouvé de la farine de blé infestée d’insectes à plus de 40€ le kilo. Beaucoup trop chère. Inaccessible pour elle. Alors, elle attend, elle espère, l’arrivée de l’aide humanitaire.
« Depuis ce matin, on entend dire qu’ils ont reçu de la farine dans le sud de la bande de Gaza, mais ici dans le nord, il n’y a toujours rien », déplore-t-elle.
Entrée d’une petite quantité d’aide humanitaire
Après deux mois et demi de blocus total, le Premier ministre israélien a de nouveau autorisé l’entrée d’une petite quantité de nourriture à Gaza. Pas pour des raisons humanitaires. Mais pour des raisons « diplomatiques », explique-t-il. Ajoutant : « Des amis d’Israël me précisent qu’ils ne pourront plus soutenir la poursuite de la guerre, si des images de famine de masse à Gaza devaient être diffusées ».
C’est dans ce contexte que Benyamin Netanyahu s’est adressé directement, dans une vidéo, aux dirigeants de la France, du Royaume-Uni et du Canada, se moquant de leur récente demande publique de mettre fin aux agressions israéliennes à Gaza et de créer un État palestinien.
Comme à son habitude, quand Benyamin Netanyahu s’exprime en anglais, c’est qu’il ne s’adresse pas à ses compatriotes, mais au monde entier. Le ton grave, le regard sérieux, le Premier ministre israélien, recherché par la justice internationale pour crime de guerre et crime contre l’humanité, ne mâche pas ses mots et utilise l’attaque contre l’ambassade israélienne à Washington pour faire passer ses messages.
Netanyahu piqué au vif
« « Free Palestine » c’est juste la version actuelle de « Heil Hitler ». Ces personnes ne veulent pas d’un État palestinien, elles veulent seulement détruire l’État juif. Elles veulent anéantir le peuple juif, qui est sur la Terre d’Israël depuis plus de 3 500 ans. Je ne comprendrai jamais comment cette simple vérité échappe aux dirigeants français, britanniques, canadiens et d’autres… »
M. B.