Coup de théâtre en Argentine dimanche soir Les électeurs étaient appelés aux urnes pour des primaires obligatoires aux allures de sondage grandeur nature avant l’élection présidentielle du 22 octobre. Et à la surprise générale, c’est le candidat antisystème et ultralibéral Javier Milei qui est arrivé en tête de ce scrutin…
Ces résultats ont été reçus comme une véritable onde de choc… Javier Milei s’est imposé avec 30 % des voix, soit 10 points de plus que ce que lui prédisaient les derniers sondages. Même ses supporters ne s’attendaient pas à un tel score.
Ultralibéral sur les questions économiques et conservateur sur les sujets sociaux, cet économiste de 52 ans se définit comme un « anarcho-capitaliste », et ne cache pas ses affinités avec Donald Trump et Jair Bolsonaro. Volontiers ordurier, adepte de propositions choc comme celle de dollariser l’économie, il a exploité le rejet des partis politiques traditionnels en tirant à boulet rouge sur une « caste politique » selon lui « immorale ».
Un discours antisystème et dégagiste qui résonne dans une Argentine en proie depuis des années à une inflation chronique, et qui séduit notamment une jeunesse de plus en plus désabusée.
Dans une élection marquée par un taux d’abstention historique, alors que le vote est obligatoire, l’opposition de centre droit de Juntos Por el Cambio est arrivée en seconde position avec 28% des voix et sera représentée le 22 octobre par Patricia Bullrich, ancienne ministre de la Sécurité qui porte elle aussi un discours très marqué à droite.
Du côté de la coalition péroniste au pouvoir, qui se classe 3e avec 27 % des voix, c’est sans surprise l’actuel ministre de l’Économie Sergio Massa qui sera candidat à la présidentielle.
Après les résultats d’hier, il faudra surveiller aujourd’hui la réaction des marchés financiers et le cours du peso, qui pourrait s’envoler devant un scénario électoral de plus en plus incertain.
T. C.