mardi 10 décembre 2024
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Attaque près de Moscou : au moins 40 morts et 100 blessés, le groupe État islamique revendique l’attaque

Une fusillade a eu lieu vendredi 22 mars dans une salle de concert de la banlieue de Moscou, le Crocus City Hall. Un incendie s’est ensuite déclaré. Au moins 40 personnes sont décédées, selon le FSB.

« Une terrible tragédie s’est produite aujourd’hui au Crocus City. Je présente mes condoléances aux proches des morts », a dit le maire de la capitale de la Russie. Au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées vendredi soir dans cette attaque, ont indiqué les forces de sécurité (FSB). « Le bilan préliminaire de l’attentat terroriste perpétré dans le complexe Crocus City Hall est actuellement de 40 morts et de plus de 100 blessés », a déclaré le FSB cité par les agences russes. Selon le ministre de la Santé Mikhaïl Mourachko, 115 personnes sont hospitalisées, dont cinq enfants. Soixante adultes et un mineur parmi ces blessés sont dans un état grave.

« Le comité d’enquête russe a ouvert une affaire pénale pour acte terroriste dans la région de Moscou », a indiqué sur Telegram cet organe chargé des principales investigations criminelles dans le pays. Rapidement dépêchée sur les lieux, la garde nationale a indiqué « être à la recherche des criminels ».

Dans un message publié sur Telegram, le groupe État islamique a revendiqué l’attaque. Des combattants de l’EI « ont attaqué un grand rassemblement (…) dans les environs de la capitale russe Moscou », a affirmé le groupe sur l’un de ses comptes Telegram. « Les combattants de l’État islamique […] se sont retirés sains et saufs », ajoute le message.

Selon le porte-parole du Kremlin,Vladimir Poutine a été informé dans les premières minutes et est aux commandes. Les mesures de sécurité ont été renforcées dans les aéroports de Moscou. Les chemins de fer russes aussi ont renforcé la sécurité dans les trains, les gares ainsi que dans les lieux de rassemblement. Et à Moscou, tous les événements publics sportifs et cultures et autres manifestations de masse de ce week-end à Moscou ont été annulés.

Irruption d’hommes armés

Les faits, dont la nature exacte reste à éclaircir, ont eu lieu au Crocus City Hall, une salle de concert de 6 200 places située à Krasnogorsk, une banlieue située juste à la sortie nord-ouest de la capitale russe. Selon les médias russes, des assaillants armés ont ouvert le feu puis un énorme incendie s’est déclaré. Des personnes ont fait irruption sur le parterre de la salle avant d’ouvrir le feu et de lancer « une grenade ou une bombe incendiaire, ce qui a provoqué un incendie », précise un journaliste de Ria Novosti.

Cette attaque s’est produite lors d’un concert du groupe de rock russe Piknik, dont les membres ont été évacués, a encore rapporté TASS.  Selon les estimations, jusqu’à 200 personnes seraient encore bloquées sur place, dont des enfants.

Les chaînes Telegram d’actualité Baza et Mash, réputées proches des forces de l’ordre, ont publié des vidéos montrant de grandes volutes de fumée noire et des flammes s’échappant du bâtiment abritant la salle de concert. Elles ont également divulgué des images montrant deux hommes armés avançant dans le hall, au moins un homme étant visible au sol près de l’entrée. D’autres images montrent des spectateurs se cachant derrière des sièges ou en train d’évacuer la salle de concert.

Sur les réseaux sociaux, les images qui circulent sont d’une grande violence. À l’extérieur, le toit du bâtiment est dévoré par les flammes. Et à l’intérieur, des images de corps ensanglantés sur le sol sont partagées. On voit aussi une foule qui court dans les escaliers. Quelques images sont aussi parvenues de l’intérieur de la salle de concert sur lesquelles on peut voir des spectateurs qui tentent de se cacher derrière des fauteuils.

Sur des images de caméras de surveillance rendues publiques, on voit des hommes armés en noir. Selon des témoignages recueillis par des médias russes, il s’agirait de cinq hommes visiblement entrainés, selon les autorités.

« Un attentat terroriste sanglant »

La diplomatie russe a dénoncé vendredi « un attentat terroriste sanglant ». « La communauté mondiale tout entière se doit de condamner ce crime odieux ! », a ajouté sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Les services de sécurité russes (FSB) ont jusqu’ici évoqué « une attaque » ayant fait des morts et des blessés.

Et les premières réactions n’ont pas tardé. La Maison Blanche est « en pensées aux côtés des victimes de la terrible attaque » dans une salle de concert à Moscou, a dit un porte-parole, en évoquant des « images horribles et difficiles à regarder ». « Je ne peux pas donner plus de détails », a aussi déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, en disant que les États-Unis cherchaient « à obtenir plus d’informations ».

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné « dans les termes les plus forts l’attaque terroriste », selon son porte-parole adjoint.

La France a dénoncé des « actes odieux » et demandé que toute la lumière soit faite sur l’attaque. « Les images qui nous parviennent depuis Moscou sont terribles », a réagi le ministère français des Affaires étrangères sur X. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a exprimé la « condamnation ferme et totale de son gouvernement face à l’acte odieux de terrorisme » perpétré vendredi à Moscou. Et côté espagnol, le chef de la diplomatie a réagi : « Nous sommes choqués par les informations en provenance de Russie. Notre solidarité va aux victimes, à leurs familles et au peuple russe. L’Espagne condamne toute forme de violence ».

L’Ukraine n’a « absolument rien à voir » avec l’attaque 

Très rapidement après l’attaque, l’Ukraine a déclaré n’avoir « absolument rien à voir » avec ces évènements. « Soyons clairs, l’Ukraine n’a absolument rien à voir avec ces événements », a assuré sur Telegram un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, qualifiant d’ « acte terroriste » l’attaque.

Une déclaration similaire a été faite par la légion Liberté de la Russie, un groupe de combattants russes anti-Kremlin basé en Ukraine. « Nous soulignons que la Légion ne combat pas les civils russes », a dit ce groupe, qui rend responsable « le régime terroriste de Poutine ».

M. B.