Dans la future prison de Haren dans le nord de Bruxelles, 55 magistrats volontaires se sont fait enfermer pour le week-end. Ils sont juges ou procureurs et sont allés tester les lieux avant l’ouverture de la prison.
Ils étaient 80 à se constituer prisonniers, 55 ont été sélectionnés et sont actuellement derrière les barreaux de la prison de Haren. Ou plutôt du « village pénitentiaire » de Haren, selon le ministère de la Justice. Un village né du fait que ce nouvel établissement est appelé à remplacer les trois prisons actuelles de Bruxelles. Sur dix hectares, Haren regroupe une quinzaine de bâtiments principaux qui rompent avec l’ancienne architecture pénitentiaire en étoile.
Les juges et les procureurs passent deux nuits en prison : ils servent de cobayes aux futurs gardiens et expérimentent quelques-unes des nouveautés du lieu comme le trajet libre vers le parloir. Ils n’auront pas le droit à leur téléphone portable et devront participer aux activités obligatoires comme la cuisine et la blanchisserie. « Ça leur donne l’opportunité d’expérimenter ce que signifie la privation de liberté », affirme le directeur de l’administration pénitentiaire. Ils seront libérés ce dimanche à 16h – sauf pour ceux qui craquent, ceux-là seront relâchés sur demande.
Le ruban inaugural doit être coupé le 30 septembre et certains des prisonniers actuellement détenus ailleurs se sont déjà portés volontaires pour le déménagement, afin de quitter au plus vite leurs vétustes prisons actuelles. C’est ici que les neuf accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 doivent être incarcérés, ils sont pour l’instant éparpillés aux quatre coins de la Belgique.
Le ministre de la Justice affirme que cette expérience aidera ces magistrats à apprécier si la prison est la meilleure solution pour tous les condamnés. Il espère peut-être réduire ainsi la surpopulation carcérale en Belgique.
P. B.