Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la tension à la frontière entre le Liban et Israël monte de jour en jour. Des roquettes et des tirs de mortiers ont été échangés de part et d’autres ces derniers jours et des combattants ont été tués. À Burj al-Barajneh, l’un des 12 camps palestiniens du Liban, une manifestation de soutien à Gaza a eu lieu.
À l’entrée du camp palestinien de Burj al-Barajneh à Beyrouth, sous les pelotes de fils électriques, des drapeaux du Hamas flottent dans les airs et des portraits de combattants trônent. Quelques centaines de réfugiés palestiniens sont rassemblés en soutien à Gaza. Depuis le début du conflit qui a éclaté entre le Hamas et Israël, le Liban est plus que jamais dans l’expectative. Le Hezbollah menace d’entrer en guerre si Tsahal mène une incursion terrestre à Gaza.
« C’est notre terre, c’est la terre de nos parents et de nos grands-parents. Avec presque rien, les jeunes de Gaza ont réussi à construire des armes, des deltaplanes », raconte Naam Doaibes, 55 ans, un kefieh sur les épaules.
« J’espère qu’il n’y aura pas de guerre »
Parmi les plus âgés figurent Mohamed Warde. Âgé de 80 ans, il a vécu la Nakba, l’exil forcé vers le Liban en 1948 à la création d’Israël. « Notre peuple qui se bat à Gaza, ne se bat pas que pour Gaza, ils se battent pour le monde arabe. Et jusque-là, je n’ai pas entendu un seul dirigeant arabe dénoncer les exactions israéliennes ou alléger les souffrances des gazaouis », confie-t-il.
Alors que plane le spectre d’une escalade des tensions entre le Liban et Israël, dans les rues de Beyrouth, les Libanais comme Mahmoud Moubarak, épicier de Gemmayzeh, sont inquiets. « Ce n’est pas entre nos mains. J’espère qu’il n’y aura pas de guerre. On est dans une très mauvaise situation économique », craint-il. Un nouveau conflit avec Israël porterait effectivement un coup de grâce au Liban, déjà dans la tourmente politique et économique.
S. G.