L’armée israélienne progresse toujours ce 5 novembre dans la bande de Gaza, où une nouvelle frappe a fait des dizaines de morts dans un camp de réfugiés samedi soir selon le Hamas, malgré les appels au cessez-le-feu et le désespoir des civils palestiniens après 30 jours de guerre.
Ce qu’il faut retenir :
► Plus de 30 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées dans un bombardement israélien contre le camp de réfugiés de Maghazi samedi soir, dans le centre de la bande de Gaza.
► Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Washington, appelant à un « cessez-le-feu » immédiat dans la bande de Gaza, et fustigeant la politique américaine de soutien à Israël.
► Selon Joe Biden, le président américain, il y a des progrès en vue d’obtenir une pause humanitaire à Gaza.
► Un responsable du Hamas indique que les évacuations des étrangers et des binationaux vers l’Égypte sont suspendues en raison du refus d’Israël de laisser partir des blessés palestiniens vers des hôpitaux égyptiens.
► Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien, assure sur son pays « trouvera » le chef du Hamas à Gaza et « l’éliminera ».
► En visite en Jordanie, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a répété qu’Israël a le droit se défendre, mais a également rappelé la position américaine favorable à des « pauses humanitaires » pour apporter de l’aide à la population civile de Gaza.
► Depuis le 7 octobre, plus de 1 400 Israéliens ont été tués, dont 341 soldats, et l’armée israélienne fait état de 240 personnes retenues en otage par le Hamas. Le ministère de la Santé du Hamas annonce un bilan de9 488 morts palestiniens, dont 3 900 enfants.
6h45 : Quelque 2 500 cibles du Hamas frappées, selon les IDF
L’armée israélienne a déclaré avoir frappé plus de 2 500 cibles à Gaza depuis le début de l’opération terrestre. Dans la nuit, l’armée dit avoir visé un complexe militaire du Hamas comprenant des quartiers généraux opérationnels et des postes d’observation.
6h25 : Antony Blinken va rencontrer Mahmoud Abbas à Ramallah
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken va rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah ce dimanche, après avoir rencontré les ministres des Affaires étrangères des pays arabes à Amman, en Jordanie, pour discuter de la guerre entre Israël et le Hamas.
6h10 : Amnesty France appelle à un cessez-le-feu
Au trentième jour de guerre, la situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’une « conférence humanitaire internationale » se tiendrait jeudi prochain 9 novembre à Paris. L’occasion de faire le point sur les besoins et sur la façon d’acheminer l’aide à Gaza. Selon Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, seul un cessez-le-feu permettrait d’alléger les souffrances endurées par la population civile.
« Urgemment, il faut un cessez-le-feu, et urgemment, il faut lever le blocus total. Il faut véritablement que l’aide humanitaire parvienne aujourd’hui. Depuis le 7 octobre, il y a 374 camions qui sont arrivés à Gaza, ce qui fait une moyenne de treize par jour, et selon l’ONU, il faudrait cent camions par jour pour un minimum de soutien au peuple de Gaza. Donc, on est vraiment loin du compte et l’urgence est que l’aide humanitaire arrive à Gaza, notamment le gasoil, parce qu’il sert à faire fonctionner les usines de dessalement d’eau de mer, alimenter les pompes pour puiser de l’eau dans les puits, il sert aux hôpitaux aujourd’hui. Il n’y a que la moitié des hôpitaux qui sont en service, les blessés ne sont pas soignés, les malades ne sont pas soignés non plus, les couveuses n’ont plus d’électricité, c’est vraiment un effondrement humanitaire. Et la deuxième chose, c’est que cette pause humanitaire permettrait également de faire avancer la négociation sur la libération des otages. »
5h45 : Le parti Likoud de Netanyahu en chute libre dans les sondages
Selon le journal israélien Haaretz, le parti Likoud de Netanyahu est en chute libre dans les sondages et le grand public est furieux contre le gouvernement.
5h20 : « Nous dormons ensemble, comme ça en cas de bombardement, nous mourrons tous ensemble »
Une journaliste du service international de RFI, a pu recueillir le témoignage, par téléphone, de Haya, une étudiante de 20 ans qui est partie le 11 octobre de la ville de Gaza pour se réfugier dans le sud avec sa famille. Une partie d’entre elle n’a pas survécu.
« Quand nous avons fui vers le sud, ma grand-mère et tous les oncles et mes tantes sont venus avec nous. Il y a eu un bombardement à côté de leur maison. Les vitres ont explosé sur eux. Ma grand-mère a été tuée. Mes oncles et mes tantes ainsi que mes cousins ont été blessés. Ils sont toujours à l’hôpital aujourd’hui. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer dans les jours qui viennent, mais nous espérons que tout cela va s’arrêter. J’ai tellement peur de perdre ma maison, nous l’avons construite de nos propres mains. J’ai aussi peur de perdre des êtres chers. Ma famille et moi nous dormons dans la même pièce, comme ça en cas de bombardement israélien, nous mourrons tous ensemble, pas seul. À chaque minute, nous entendons des bombardements et le son des ambulances. La nuit, nous ne pouvons pas dormir. C’est tellement difficile ici. Nous dormons à même le sol. Il fait de plus en plus froid. Nous n’avons pas emporté avec nous des vêtements chauds. Nous ne pouvons pas prendre de douche car il n’y a pas d’eau. Ici dans le sud, nous n’avons pratiquement pas de nourriture ou d’eau potable. Les magasins sont presque vides. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas de carburant, pas de moyen de cuisiner dans un four. Nous sortons quand même tous les jours, pendant une heure le matin pour aller chercher du pain. Nous devons faire la queue pendant cinq heures pour ramener 25 morceaux de pains. Mais c’est effrayant de sortir dehors car ils bombardent partout les civils. »
5h10 : Des mercenaires aux côtés des troupes israéliennes ?
Selon le quotidien espagnol El Mundo, Israël utiliserait des mercenaires pour combattre dans la bande de Gaza. « Ils me paient beaucoup », a déclaré l’un d’eux dans les colonnes du journal.
5h00 : Des dizaines de morts dans un bombardement contre le camp de Maghazi
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a annoncé que plus de 30 personnes avaient été tuées lors d’un bombardement israélien sur le camp de réfugiés de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, samedi en fin de journée. « Plus de 30 personnes sont arrivées à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah après le massacre commis par l’occupation dans le camp de Maghazi, au centre de la bande de Gaza », a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf Al-Qudra, dans un communiqué. L’agence de presse palestinienne Wafa a déclaré plus tôt que 51 Palestiniens avaient été tués et des dizaines d’autres blessés dans le bombardement.
Le Hamas a déclaré dans un communiqué publié sur Telegram qu’Israël avait « directement » bombardé les maisons des citoyens, ajoutant que la plupart des morts étaient des femmes et des enfants.
In RFI