samedi 3 mai 2025
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France : la gauche propose Lucie Castets, une haute fonctionnaire, comme candidate à Matignon

Le Nouveau Front populaire s’est mis d’accord ce mardi 23 juillet pour proposer au président de la République le nom de Lucie Castets, une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics, pour le poste de Première ministre. 

Une heure avant l’interview d’Emmanuel Macron à la télévision et après 16 jours de négociations qui ont failli faire imploser l’union de la gauche, les partenaires du Nouveau Front populaire (NFP) – socialistes, écologistes, communistes et La France insoumise – ont enfin réussi à s’accorder sur un nom.

« Le Nouveau Front populaire l’a dit, le #NFP le fait. Lucie Castets est notre candidate au poste de Première ministre. Emmanuel Macron ne peut plus ignorer le résultat des urnes, il doit la nommer. Nous sommes prêts à Gouverner. »

Lucie Castets, 37 ans, est une énarque, ancienne fonctionnaire du Trésor, ancienne de la répression de la fraude financière, également cofondatrice du collectif « Nos services publics ». Elle possède un CV très fourni, mais pas politiquement. Elle a à peine une candidature voilà près de 10 ans aux élections régionales en Normandie derrière elle, sous les couleurs du PS. C’est d’ailleurs le parti socialiste qui a proposé son nom, validé ce soir par les chefs du nouveau Front populaire.

Elle est engagée dans les « luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics », mais aussi « dans le combat d’idées contre la retraite à 64 ans » et elle est une « haute fonctionnaire ayant travaillé à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière », précise un communiqué du NFP.

Une heure avant l’interview d’Emmanuel Macron à la télévision et après 16 jours de négociations qui ont failli faire imploser l’union de la gauche, les partenaires du Nouveau Front populaire ont enfin réussi à s’accorder sur un nom.

Le NFP, qui revendique le poste de Premier ministre depuis qu’il est arrivé en tête des législatives, mais sans majorité absolue, juge que Mme Castets sera « forte de notre engagement complet à ses côtés dans le gouvernement qu’elle dirigera ».Côté socialiste, on se déclare très satisfait, puisque Lucie Castets gravite depuis longtemps dans l’environnement du parti à la rose. On la dit d’ailleurs plutôt proche du courant de l’ancienne patronne du PS Martine Aubry. Mais elle n’en fait pas ou plus partie, insistent de leur côté des Insoumis, qui ne veulent pas donner l’impression d’avoir cédé aux socialistes. Un député LFI qui l’a côtoyée l’a décrit comme hyper carrée, vraiment de gauche et alignée avec le programme de rupture défendu par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Inconnue du grand public 

Lucie Castets est inconnue du grand public. Actuellement directrice des finances et des achats à la Ville de Paris, Lucie Castets est une des figures de proue du collectif « Nos services publics », résolument opposée à la politique du gouvernement sortant pour la fonction publique.

« Elle a un parcours professionnel au service de l’État et des collectivités territoriales remarquable, avec des engagements forts sur la justice fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale », souligne auprès de l’AFP le cofondateur de « Nos services publics » Arnaud Bontemps. « C’est une personne très engagée sur l’école, l’hôpital, la justice sociale, a-t-il ajouté. Elle va très vite sur des sujets parfois très complexes, elle est très humaine, proche des gens. »

Lucie Castets, la haute fonctionnaire proposée par la gauche pour le poste de Première ministre, a affirmé mardi à l’AFP avoir accepté « en toute humilité, mais avec beaucoup de conviction », estimant être une candidate « crédible et sérieuse » pour Matignon.

Emmanuel Macron ne doit « plus tergiverser », dit Mélenchon

La candidate surprise du Nouveau Front populaire a déclaré avoir parmi ses « grandes priorités » l’« abrogation de la réforme des retraites » d’Emmanuel Macron, une « grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part », une « amélioration du pouvoir d’achat » par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la « fin de la régression des services publics ».

Emmanuel Macron ne doit « plus tergiverser » et nommer Lucie Castets à Matignon, estime de son côté Jean-Luc Mélenchon.

Il continuera : « La proposition de Lucie Castets pour le mandat de Premier ministre est une confirmation de la capacité du Nouveau Front Populaire de se porter à la hauteur des circonstances dans le respect des engagements pris auprès des femmes et des hommes qui l’ont placé en tête des votes. Le Président de la République ne doit plus tergiverser. Il doit la nommer et respecter les règles de la démocratie. Le pays est impatient de voir sa décision s’appliquer ! »

Le NFP n’a pas de « majorité quelle qu’elle soit », dit Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron a affirmé mardi soir qu’il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques « mi-août » car cela « créerait un désordre » pendant cet événement sportif planétaire organisé à Paris.

Interrogé sur l’identité du nouveau Premier ministre, alors que l’alliance du Nouveau front populaire (NFP) a proposé un peu plus tôt dans la soirée Lucie Castets comme candidate pour Matignon, le chef de l’État a répondu que ce n’était « pas la question ». « Le sujet n’est pas là, ce n’est pas un nom, la question. La question, c’est : quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée ? », imputant aux groupes parlementaires la « responsabilité de trouver des compromis ».

« Il est faux de dire que le Nouveau Front populaire aurait une majorité, quelle qu’elle soit », a dit le président sur France 2, France Inter et franceinfo. « La question n’est pas un nom. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays », a-t-il ajouté dans sa première prise de parole depuis le second tour des élections législatives anticipées.

B. M.