Ce vendredi 10 octobre, Emmanuel Macron a décidé de choisir à nouveau Sébastien Lecornu comme Premier ministre. Ce fidèle du président de la République, qui avait remis sa démission en début de semaine face au manque de soutien de la droite et aux promesses de censure, se voit confier une nouvelle fois le poste de chef du gouvernement. Un choix risqué pour Emmanuel Macron, les oppositions ayant déjà annoncé leur intention de censurer le gouvernement.
Les points essentiels
► Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu avait annoncé, le 8 octobre après la fin de ses consultations, qu’un nouveau Premier ministre serait nommé dans les 48 heures par Emmanuel Macron. L’échéance est arrivée à son terme ce vendredi 10 octobre. Et dans la soirée, le président Emmanuel Macron a de nouveau confier le poste de Premier ministre à Sébastien Lecornu.
► Tout au long de la journée, le président Emmanuel Macron a reçu les chefs de parti, à l’exclusion du Rassemblement national et de La France insoumise. Selon l’entourage du chef de l’État, ces deux formations politiques n’ont pas été conviées car elles ont « indiqué rechercher la dissolution » de l’Assemblée nationale.
► Le reconduction de Sébastien Lecornu ne passe ni à gauche, ni à l’extrême droite. À peine nommé,La France insoumise et le Rassemblement national ont annoncé qu’ils censureront le gouvernement du Premier ministre macroniste.
► Lors d’une réunion organisée vendredi soir, une très large majorité des députés Les Républicains s’est prononcée pour un « soutien » à Sébastien Lecornu. Le Parti socialiste, en revanche, a prévenu qu’il censurera le Premier ministre sans « suspension immédiate et complète » de la réforme des retraites.
01h06 : Le PS censurera Lecornu en l’absence de « suspension immédiate et complète » de la réforme des retraites
Le Parti socialiste, dont les votes seront décisifs pour la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu, a affirmé samedi 11 octobre, au lendemain de la reconduction du Premier ministre par Emmanuel Macron, qu’il le censurerait en l’absence « d’une une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites ».
« Nous rappelons de manière très claire ce soir au Premier ministre que s’il n’y a pas, dès sa déclaration de politique générale, la confirmation de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons », a déclaré à l’AFP le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet.
00h44 (samedi 11 octobre) : Une très large majorité des députés LR se prononce pour un « soutien » à Lecornu
Une très large majorité des députés Les Républicains s’est prononcée, vendredi soir au cours d’une réunion pour un « soutien » à Sébastien Lecornu, tout juste reconduit à Matignon, selon un des participants à l’AFP. « Lors de la réunion de groupe LR, 41 députés ont pris la parole, trois ont émis des réserves, le reste s’est prononcé en faveur du soutien à Lecornu », a détaillé cette source. « En renommant Sébastien Lecornu, le président de la République donne une chance à la stabilité », a écrit sur X le député LR Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe à l’Assemblée, à l’issue de la réunion.
23h30 : « Aucun argument pour ne pas censurer » Sébastien Lecornu pour Marine Tondelier
La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, a déclaré qu’elle ne voyait « aucun argument pour ne pas » censurer le gouvernement qui sera formé par Sébastien Lecornu, reconduit à Matignon. « Je ne vois aucun argument pour ne pas le censurer, en réalité. Et le fait même d’être nommé de cette manière-là et que ce soit lui, est une ultime provocation faite aux Français », a estimé Marine Tondelier sur France Info. « On va voir son discours de politique générale », a toutefois souligné la responsable écologiste.
23h00 : « Place au travail. Il est temps ! », estime Yaël Braun-Privet
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Privet, réagit elle aussi à la reconduction de Sébastien Lecornu. Sur X, elle « prend acte » de cette décision et appelle à la reprise de la vie parlementaire : « Depuis des semaines déjà, l’Assemblée nationale est en ordre de marche, prête à jouer pleinement son rôle : débattre, contrôler, voter. Place au travail. Il est temps ! »
22h48 : Un « choix inacceptable » pour Fabien Roussel
Sur X, le patron du Parti communiste, Fabien Roussel, ne tolère pas non la décision d’Emmanuel Macron de reconduire Sébastien Lecornu. « Choix inacceptable. Encore. », constate-t-il. « Ce président est complément coupé du peuple. Avec ses amis, ce sont les mercenaires de la finance jusqu’au bout. Passons-les par les urnes ! », poursuit-il.
22h34 : Pour Marine Le Pen, « la dissolution est plus que jamais incontournable »
Au tour de Marine Le Pen de réagir à la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. La triple candidate à la présidence (2012, 2017 et 2022) estime que « la manœuvre est aujourd’hui transparente : l’abandon du 49.3 n’avait pour seul objet que de permettre de passer le budget par ordonnances ». « Les manœuvres continuent, la censure, par conséquent, s’impose et la dissolution est plus que jamais incontournable », conclut-elle, confirmant la volonté déjà annoncée de Jordan Bardella de censurer le gouvernement Lecornu II.
22h30 : « Un nouveau bras d’honneur aux Français » pour Manuel Bompard
Coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard critique le choix de Sébastien Lecornu. Il y avoir « un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir » et ajoute que « la France et son peuple sont humiliés ». LFI déposera ainsi « une nouvelle motion de destitution » du président de la République, Emmanuel Macron.
22h24 : « Aucun deal » avec Lecornu sur une non-censure, assure le Parti socialiste
Le secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet, est catégorique auprès de l’AFP : son parti politique n’a « absolument aucun deal » avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, et n’a « aucune assurance ni garantie » sur ses demandes.
22h20 : Éric Ciotti pour la censure
Ancien président des Républicains, parti après son alliance aux dernières élections européennes avec le Rassemblement national et désormais à la tête de son parti de l’Union des droites républicaines, le député Éric Ciotti n’y va pas par quatre chemins non plus. Sur X, répondant à la nomination de Sébastien Lecornu, il annonce tout simplement : « Censure. »
22h16 : Pour Jordan Bardella, Emmanuel Macron est « plus que jamais isolé et déconnecté à l’Élysée » et promet la censure
Le président du Rassemblement national fustige lui aussi la reconduction de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron. Sur X, il écrit : « Le gouvernement Lecornu II, nommé par un Emmanuel Macron plus que jamais isolé et déconnecté à l’Élysée, est une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français. Le Rassemblement national censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir, dont l’unique raison d’être est la peur de la dissolution, c’est-à-dire du peuple. »
22h14 : Jean-Luc Mélenchon tance Emmanuel Macron qui « ne peut faire autre chose que du Macron »
Sur X, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, tacle le choix de reconduire Sébastien Lecornu Premier ministre : « À chaque tour du manège, le pompon reste au même endroit. Ceux qui ont été le décor de cette comédie en sont pour le ridicule. Macron ne peut faire autre chose que du Macron. »
22h10 : Sébastien Lecornu veut « mettre un terme à cette crise politique qui exaspère les Français »
Toujours sur X, le nouveau chef du gouvernement entend « tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année » et « répondre aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes ». « Il faut mettre un terme à cette crise politique qui exaspère les Français et à cette instabilité mauvaise pour l’image de la France et ses intérêts », insiste Sébastien Lecornu. « Je ferai tout pour réussir cette mission », promet-il.
22h06 : Sébastien Lecornu, renommé Premier ministre, a « carte blanche » de la part du président
Le président de la République, Emmanuel Macron, « donne carte blanche au Premier ministre », selon l’entourage du chef de l’État à l’AFP. Sébastien Lecornu annonce sur le réseau social X accepter « par devoir » se reconduction à Matignon. Le nouveau gouvernement « devra incarner le renouvellement » et « tous les dossiers évoqués » durant les consultations des derniers jours seront « ouverts au débat parlementaire »
22h00 : Emmanuel Macron reconduit officiellement Sébastien Lecornu comme Premier ministre
L’Élysée annonce que le président de la République confie à nouveau le poste de Premier ministre à Sébastien Lecornu.
21h52 : La nomination du nouveau Premier ministre tarde, l’hypothèse Lecornu II coince
Emmanuel Macron avait promis de nommer un Premier ministre ce vendredi 10 octobre. Mais il fait face aux vetos croisés de ses propres alliés sur une reconduction du démissionnaire Sébastien Lecornu, tandis que la gauche menace toujours de censure après une réunion cruciale à l’Élysée. C’est ainsi qu’à près de 22h, la France n’a toujours pas de chef de gouvernement. Selon un cadre centriste joint par l’AFP, « ça parlemente » autour du nom de… Sébastien Lecornu, pressenti pour se voir à nouveau confier les clés de Matignon, cinq jours après sa démission, survenue quelques heures seulement après la formation du gouvernement.
Entré dans cette réunion de crise avec les chefs de parti convoquée nuitamment avec la volonté de le « renommer », Emmanuel Macron en est « sorti avec la conviction que ce n’est pas si simple », ajoute le cadre centriste cité. « Grosse bronca contre Lecornu 2 venant du camp présidentiel », renchérit un interlocuteur régulier du chef de l’État. Le président « ne se résignera pas à ne pas nommer Lecornu 2 », estime une autre source macroniste.
21h28 : Horizons envisage un soutien sans participation au prochain gouvernement
Le parti Horizons d’Édouard Philippe envisage un soutien sans participation au prochain gouvernement si celui-ci touche au « cœur » de la réforme des retraites de 2023, a appris l’AFP de sources concordantes vendredi soir, confirmant une information du Figaro. Le bureau politique du mouvement de l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron n’a toutefois « pas encore pris de décision ». « La question a été seulement évoquée », a indiqué l’entourage d’Édouard Philippe à l’AFP.
« La position d’Horizons sur une éventuelle participation gouvernementale sera formulée lorsque le Premier ministre sera connu. Tout ce qui est formulé avant relève de la spéculation », a complété le parti sur X. « La question qui se pose à ce stade, c’est »Est-ce qu’on participe à un prochain gouvernement ? Ou on opte pour le soutien sans participation ? » C’est un choix », se demande un participant et responsable du parti.
La décision sera prise en fonction du Premier ministre, de l’équipe nommée et du projet. « On verra la composition du gouvernement, son équilibre. Et puis, les éléments qui vont avec la déclaration de politique générale, la question des retraites, le cadre budgétaire etc… », a détaillé un autre participant.
20h40 : Agnès Pannier-Runacher ne « comprendrait pas » une nouvelle nomination de Sébastien Lecornu
L’hypothèse d’une reconduction de Sébastien Lecornu en tant que Premier ministre est sur la table. En attendant le verdict, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure, a indiqué qu’elle ne « comprendrait pas qu’il y ait une renomination d’un Premier ministre macroniste », résumant un état d’esprit répandu dans le camp présidentiel. Le chef du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, a aussi à nouveau demandé à Emmanuel Macron de « partager le pouvoir ».
20h00 : Ultimes tractations avant la nomination du Premier ministre
Il est 20h00 en France et l’identité du nouveau Premier ministre n’est pas encore connue. L’annonce est attendue, celle du gouvernement pourrait suivre dans la foulée.
19h26 : Emmanuel Macron estime qu’il y a « un chemin possible » pour « éviter la dissolution »
Emmanuel Macron estime que la réunion de ce vendredi 10 octobre avec les partis politiques à l’Élysée « confirme qu’il y a un chemin possible pour tisser des compromis et éviter la dissolution », a rapporté son entourage à des journalistes. « C’est sur cette base que, désormais, il prendra ses responsabilités en nommant un Premier ministre », a ajouté un membre de son entourage sans plus de précisions sur les délais de cette nomination ni sur le profil du futur chef de gouvernement.
19h18 : La Bourse de Paris chute encore
La Bourse de Paris a terminé en nette baisse, sous le poids de l’incertitude politique en France, ainsi que des menaces douanières du président américain Donald Trump contre la Chine. Le CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris, a perdu 123,36 points, soit -1,53%, pour terminer en dessous de la barre des 8 000 points, à 7 918 points. L’indice recule de 2,02% sur l’ensemble de la semaine, marquée par la démission surprise lundi matin du Premier ministre Sébastien Lecornu, ravivant l’incertitude budgétaire et politique en France.
18h20 : Pendant ce temps, Marine Le Pen rencontre les sapeurs-pompiers au Mans et dénonce « une réunion de marchands de tapis » à l’Élysée
La cheffe de file du Rassemblement national n’est pas à Paris en ce vendredi très agité sur la scène politique. Marine Le Pen se trouve dans la Sarthe, au Mans, où se tient le congrès des sapeurs-pompiers. Depuis là-bas, elle a dénoncé le refus d’Emmanuel Macron de recevoir des représentants du RN et de LFI. « La volonté » du président de la République « de recevoir l’ensemble des partis politiques, sauf le Rassemblement national et accessoirement La France insoumise, m’apparaît être en rupture avec (…) la fonction qui est la sienne », a déclaré Marine Le Pen, qui estime dans le même temps que les responsables politiques ayant répondu à l’appel d’Emmanuel Macron « sont prêts à tous les abandons pour surtout ne pas être obligés de subir la sanction des électeurs ». Elle fustige par ailleurs « une réunion de marchands de tapis ».
18h16 : La déception d’Olivier Faure face à Emmanuel Macron
Dans un message posté sur X, le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a livré un résumé pessimiste de son entrevue avec Emmanuel Macron : « Nous avons demandé un Premier ministre de gauche : le président ne semble pas prêt à y accéder. Nous avons demandé que tous les sujets puissent être débattus au Parlement avec un véritable pouvoir d’initiative pour la gauche. Pour l’instant, aucune réponse. »
18h04 : Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, reçus à l’Élysée, sont restés silencieux
Avant la sortie courroucée des dirigeants de gauche après leur entretien au palais de l’Élysée, le président Emmanuel Macron a reçu deux dirigeants des Républicains, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. Tous deux sont arrivés séparément mais ont quitté les lieux ensemble. Et ils n’ont fait aucune déclaration à l’issue de leur passage à l’Élysée.
17h58 : Emmanuel Macron n’a apporté « aucune réponse claire », déplore Olivier Faure, prêt à censurer sans suspension de la réforme des retraites
Emmanuel Macron n’a « apporté aucune réponse claire », ni « sur le pouvoir d’achat ni sur les retraites ni sur aucun sujet », a déploré le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, ne promettant « aucune garantie de non-censure » d’un futur gouvernement par le PS, à la sortie de la réunion à l’Elysée.
« Au rythme où les choses vont et dans les conditions dans lesquelles nous sommes aujourd’hui, (…) il n’y a aucune garantie de non-censure de notre part », a-t-il expliqué avant de menacer explicitement que « si tous les sujets ne sont pas sur la table », notamment la suspension de la réforme des retraites, « alors nous censurerons immédiatement ».
17h40 : Les communistes n’accepteront par un Premier ministre issu du camp Macron, martèle Fabien Roussel
Le Parti communiste n’acceptera pas la nomination d’un Premier ministre à nouveau issu du camp présidentiel, a déclaré Fabien Roussel après son entrevue avec Emmanuel Macron. Le secrétaire national du parti estime avoir été confronté à un « mur ». Et il maintient : « S’il y a ce soir un nouveau Premier ministre qui reste dans le camp d’Emmanuel Macron pour mener la même politique peu ou prou, nous ne pourrons pas l’accepter. »
17h36 : Le prochain Premier ministre ne sera pas de gauche, « tout ça va très mal se terminer », prévient Marine Tondelier
Le prochain Premier ministre qui sera nommé « dans les heures qui viennent » ne sera pas de gauche, a déploré la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, « sidérée » à la sortie de la réunion avec Emmanuel Macron. « Nous ressortons avec aucune réponse sur rien, si ce n’est que le prochain Premier ministre qui devrait être nommé dans les heures qui viennent, nous dit Emmanuel Macron, ne sera pas dans notre camp politique », a-t-elle expliqué, en compagnie de la présidente des députés écologistes, Cyrielle Chatelain.
Sur les retraites, elle a précisé que le président avait proposé de « non pas de suspendre, mais décaler dans le temps » la mesure sur l’âge de départ et non celle sur le nombre de trimestres cotisés, estimant que « plus il est seul, plus il se rigidifie sur sa position initiale », et « tout ça va très mal se terminer ».
17h34 : Le nouveau Premier ministre nommé « dans les prochaines heures », confirme le chef du groupe Liot
Emmanuel Macron annoncera le nom du prochain Premier ministre « dans les prochaines heures », a rapporté le chef du petit groupe de députés indépendants Liot, Laurent Panifous, à l’issue d’une réunion de crise jeudi à l’Élysée, qui a durée près de deux heures et demie. Le chef de l’État « a très bien compris que la réforme des retraites était le marqueur de l’équilibre », a ajouté le député, après ce rendez-vous des chefs de parti et de groupe politique autour du président de la République.
M. B.