samedi 14 septembre 2024
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Gaza : les appels à une trêve se multiplient, le Hamas demande l’application du plan Biden

Dans une déclaration commune ce lundi 12 août, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni affirment « qu’il ne peut plus y avoir aucun délai supplémentaire » pour négocier un cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé. Ces déclarations interviennent après la demande dimanche du mouvement palestinien Hamas de l’application du plan Biden pour un cessez-le-feu à Gaza. Israël poursuivait ce lundi 12 août ses frappes dans la bande de Gaza. De son côté la Maison Blanche dans un communiqué indique que Joe Biden et quatre dirigeants européens appellent l’Iran à « renoncer » à toute attaque contre Israël.

« Les combats doivent cesser tout de suite », ont affirmé les dirigeants de ces trois pays dans une déclaration commune ce lundi 12 août, appelant également à la libération des otages emmenés dans le territoire palestinien le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas sur le sol israélien ayant déclenché la guerre dans la bande de Gaza. L’offensive israélienne de représailles à Gaza a déjà fait au moins 39 897 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.

« Nous approuvons la déclaration commune de Son Altesse Cheikh Tamim bin Hamad al Thani, du Président Sissi et du Président Biden, appelant à la reprise immédiate des négociations » est-il écrit dans le communiqué. Il y a quelques jours, les pays médiateurs – Égypte, Qatar et États-Unis – avaient appelé à la reprise jeudi 15 août des discussions sur une trêve associée à la libération des otages. Israël a donné son accord

Ces déclarations font suite à la demande dimanche du Hamas d’appliquer le plan en trois phases présenté fin mai par le président américain Joe Biden pour un cessez-le-feu à Gaza, « plutôt que de mener plus de négociations ou d’amener de nouvelles propositions ». Le Hamas a appelé les médiateurs à « présenter une feuille de route » pour « appliquer » le plan « fondé sur la vision » de Joe Biden et « les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». Continuer à discuter « donne une couverture » aux bombardements israéliens, a-t-il ajouté dans le communiqué, publié au lendemain d’un raid israélien sur une école abritant des déplacés dans la ville de Gaza (nord) considéré comme l’un des plus meurtriers depuis le début de la guerre qui a tué 93 Palestiniens, selon la Défense civile à Gaza.

En quoi consiste le plan Biden ? 

Le plan annoncé par le président Biden le 31 mai et présenté comme émanant d’Israël prévoyait trois phases, rappelle notre envoyée spéciale à Jérusalem.

La première : une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza. Une phase durant laquelle un certain nombre d’otages devaient être relâchés, en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Il était également prévu d’augmenter de manière substantielle l’aide humanitaire

Durant cette période de six semaines, les négociations devaient continuer pour aboutir à une phase deux : un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza et la libération de tous les otages restants.

Enfin, une troisième phase prévoyait un programme de reconstruction du territoire palestinien.

Ce plan n’a jamais été mis en œuvre. Le Hamas et Israël se renvoyant la responsabilité de son échec, comme toutes les tentatives de cessez-le-feu, négociées par les médiateurs : les États-Unis, mais aussi l’Égypte et le Qatar.

Aujourd’hui, avec la menace d’une extension du conflit avec l’Iran et ses alliés, il faut aboutir à une trêve sans délai, c’est ce que réclament en tout cas la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Les appels au cessez-le-feu se sont succédé depuis l’assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël.

L’Iran et ses alliés ont menacé Israël d’une riposte « sévère », faisant craindre une extension de la guerre au Moyen-Orient.

Biden et 4 dirigeants européens appellent l’Iran à « renoncer » à toute attaque contre Israël

Le président américain Joe Biden et ses homologues de France, d’Italie, d’Allemagne et du Royaume-Uni « appellent l’Iran à renoncer à ses menaces d’attaque militaire contre Israël », dans un communiqué commun diffusé lundi 12 août par la Maison Blanche. Les cinq dirigeants, qui s’étaient entretenus peu auparavant, ont « évoqué les graves conséquences qu’une telle attaque aurait sur la sécurité régionale ».

Le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré lundi soir 12 août que son pays avait le « droit de répondre » à toute agression contre lui, pendant un entretien téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz qui l’a exhorté à éviter une escalade au Moyen-Orient. « Tout en mettant l’accent sur la résolution des problèmes par la négociation, l’Iran ne cédera jamais aux pressions, aux sanctions, et à la coercition, mais considère qu’il a le droit de répondre aux agresseurs conformément aux normes internationales », a-t-il dit, selon un communiqué publié par l’agence officielle Irna à l’issue d’un entretien téléphonique avec le dirigeant allemand.

Dans ce contexte de crainte d’une riposte iranienne contre Israël, la compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé lundi qu’il prolongeait jusqu’au 21 août inclus sa décision d’éviter les espaces aériens iranien et irakien. Le premier groupe de transport aérien européen a aussi prolongé jusqu’à cette date la suspension de ses vols vers Tel-Aviv, Téhéran, Beyrouth, Amman et Erbil.

Air France et sa filiale Transavia France ont également prolongé la suspension de leurs liaisons vers Beyrouth jusqu’à mercredi inclus.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, voyage du 12 au 14 août en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine et parler de la situation à Gaza.

M. B.