Le président français Emmanuel Macron a fait état d’un nouveau bilan de 13 morts français lors de l’attaque « terroriste » du Hamas en Israël, lors d’une allocution télévisée jeudi 12 octobre 2023. Le chef de l’État s’est engagé à « mettre tout en œuvre […] pour faire revenir » les otages capturés par le groupe palestinien « sains et saufs dans leur foyer ».
Le président Emmanuel Macron s’est engagé jeudi dans une allocution solennelle à « tout mettre en œuvre » pour sauver les otages français, dont les familles l’ont « supplié » d’intervenir, invoquant l’unité de la Nation après avoir reçu les chefs de parti qui ont laissé filtrer certaines divergences.
« Israël a connu samedi l’attaque terroriste la plus tragique de son histoire », a relevé le chef de l’État dans cette adresse télévisée aux Français diffusée à 20h. « Des centaines de nourrissons, d’enfants, de femmes et d’hommes ont été pourchassés, enlevés, assassinés, pris en otage. Des massacres de kibboutz. Des villages entiers décimés », a-t-il énuméré, le ton grave.
Il a expliqué que 13 Français étaient morts dans l’attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, selon un nouveau bilan. Dix-sept autres sont toujours « portés disparus et sans doute, pour certains d’entre eux, retenus en otages », a-t-il ajouté.
Selon des participants à une réunion à l’Élysée, il a précisé que quatre enfants faisaient partie des personnes dont on est sans nouvelles. L’attaque sanglante lancée samedi par le Hamas a fait des milliers de morts et près de 150 otages, dont des bi-nationaux.
Enquête ouverte en France
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire, notamment pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Les investigations ont aussi été ouvertes pour enlèvements et séquestrations de personnes, dont des mineurs âgés de moins de quinze ans, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste.
Le président français Emmanuel Macron a exhorté jeudi Israël à une réponse « forte » mais « juste » après l’attaque « terroriste » du Hamas qui a fait plus de 1 200 morts. « La seule réponse au terrorisme, la seule possible, est toujours une réponse forte et juste, forte parce que juste, a-t-il dit. « Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées mais en préservant les populations civiles, car c’est là le devoir des démocraties. »
Pas de « oui, mais »
Le chef de l’État a appelé les Français à rester « unis » à l’heure de la guerre sanglante depuis samedi entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. « N’ajoutons pas par illusion ou par calcul des fractures nationales aux fractures internationales et ne cédons rien face à toute forme de haine », a-t-il déclaré.
Ces commentaires du président interviennent en réponse à la polémique sur la France insoumise. Le parti d’extrême-gauche est accusé de toutes parts, y compris par ses alliés de gauche, de ne pas qualifier clairement le Hamas d’organisation « terroriste ». Son coordinateur Manuel Bompard s’est dit « dégoûté » par les « petites batailles politiciennes ». Face au terrorisme, « il ne peut jamais y avoir de « oui, mais » », a affirmé Emmanuel Macron lors de son allocution jeudi soir.
À la fin de la prise de parole du chef de l’État, la France insoumise jugeait « inacceptable » qu’Emmanuel Macron ne condamne pas « clairement » la riposte israélienne à Gaza.
Le gouvernement ordonne l’interdiction de toutes les « manifestations pro-palestiniennes »
L’exécutif redoute depuis la montée des tensions en France, et une importation du conflit. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi avoir recensé « plus d’une centaine d’actes antisémites » depuis samedi touchant la communauté juive, la plus importante d’Europe. Il a ordonné jeudi soir l’interdiction des « manifestations pro-palestiniennes parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public », et promis l’interpellation de leurs « organisateurs » et des « fauteurs de trouble ».
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté pourtant jeudi soir place de la République à Paris en scandant « terroriste Israël » et « libérez la Palestine », selon des journalistes de l’AFP sur place.
M. B.