mardi 10 décembre 2024
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La Mostra de Venise prime un film sur la crise des opiacés et le réalisateur Jafar Panahi

La Mostra de Venise a une nouvelle fois récompensé une réalisatrice lors de sa cérémonie samedi 10 septembre : la documentariste Laura Poitras a obtenu samedi le Lion d’Or pour son documentaire qui met en lumière le parcours de la photographe Nan Goldin, figure de l’underground new-yorkais, et son combat contre les opiacés aux États-Unis. Mais le festival a aussi décerné un prix spécial du jury à Jafar Panahi, réalisateur iranien emprisonné dans son pays depuis juillet. 

À 58 ans, la réalisatrice Laura Poitras, originaire de Boston, remporte son deuxième prix majeur, après l’Oscar du meilleur documentaire pour Citizenfour (2015), réalisé aux côtés du lanceur d’alerte Edward Snowden. Pas de révélations fracassantes cette fois dans All the Beauty and the Bloodshed, mais un voyage à travers la vie de Nan Goldin, photographe de 68 ans connue pour ses clichés du New York underground et qui a tant côtoyé la mort, du Sida à la crise des opiacés, son dernier combat.

Car Nan Goldin a pris la tête d’un combat à la David contre Goliath contre les producteurs d’opioïdes, des antidouleurs qui ont rendu dépendants et tué un demi-million d’Américains ces deux dernières décennies.

La cinéaste française Alice Diop a également fait un doublé, en remportant le Grand Prix du Jury et le prix du premier film pour sa première fiction, Saint Omer, inspiré d’un fait divers et du procès qui a suivi. Très émue, la cinéaste a reçu son prix en mettant en avant son combat féministe, en particulier celui « des femmes de couleur ». Inspiré d’une histoire vraie de procès pour infanticide, son film cherche à explorer « la grande question universelle » de notre « rapport à la maternité ».

Signal politique avec le prix spécial du jury à Jafar Panahi, emprisonné en Iran

Mais la Mostra de Venise a également envoyé un signal politique contre la censure et le pouvoir iranien en décernant un prix spécial du jury à Jafar Panahi, montrant qu’elle n’abandonnait pas à son sort le réalisateur, emprisonné depuis juillet.

En son absence, le cinéaste a été longuement ovationné debout par le public à Venise, après l’annonce de son prix. Emprisonné en juillet après une condamnation pour « propagande contre le régime », Panahi a adressé la semaine dernière au festival une lettre cosignée avec son confrère Mohammad Rasoulof, lui aussi détenu, dans laquelle ils accusent Téhéran de considérer les cinéastes indépendants « comme des criminels ».

À 58 ans, la réalisatrice Laura Poitras, originaire de Boston, remporte son deuxième prix majeur, après l’Oscar du meilleur documentaire pour Citizenfour (2015), réalisé aux côtés du lanceur d’alerte Edward Snowden. Pas de révélations fracassantes cette fois dans All the Beauty and the Bloodshed, mais un voyage à travers la vie de Nan Goldin, photographe de 68 ans connue pour ses clichés du New York underground et qui a tant côtoyé la mort, du Sida à la crise des opiacés, son dernier combat.

Car Nan Goldin a pris la tête d’un combat à la David contre Goliath contre les producteurs d’opioïdes, des antidouleurs qui ont rendu dépendants et tué un demi-million d’Américains ces deux dernières décennies.

La cinéaste française Alice Diop a également fait un doublé, en remportant le Grand Prix du Jury et le prix du premier film pour sa première fiction, Saint Omer, inspiré d’un fait divers et du procès qui a suivi. Très émue, la cinéaste a reçu son prix en mettant en avant son combat féministe, en particulier celui « des femmes de couleur ». Inspiré d’une histoire vraie de procès pour infanticide, son film cherche à explorer « la grande question universelle » de notre « rapport à la maternité ».

Signal politique avec le prix spécial du jury à Jafar Panahi, emprisonné en Iran

Mais la Mostra de Venise a également envoyé un signal politique contre la censure et le pouvoir iranien en décernant un prix spécial du jury à Jafar Panahi, montrant qu’elle n’abandonnait pas à son sort le réalisateur, emprisonné depuis juillet.

En son absence, le cinéaste a été longuement ovationné debout par le public à Venise, après l’annonce de son prix. Emprisonné en juillet après une condamnation pour « propagande contre le régime », Panahi a adressé la semaine dernière au festival une lettre cosignée avec son confrère Mohammad Rasoulof, lui aussi détenu, dans laquelle ils accusent Téhéran de considérer les cinéastes indépendants « comme des criminels ».

Figure majeure du cinéma iranien empêché par son incarcération de venir défendre son film Les ours n’existent pas, Panahi y livre une mise en abyme, celle d’un créateur enfermé dans son propre pays, pour mieux dénoncer l’oppression. Déjà lauréat du Lion d’Or à Venise en 2000 pour Le cercle, et du Prix du scénario à Cannes en 2018 avec Trois Visages, trois ans après l’Ours d’Or à Berlin pour Taxi Téhéran, le réalisateur de 62 ans est un habitué des sélections.

Cate Blanchett et Colin Farrell primés pour leurs interprétations

L’actrice australienne Cate Blanchett a remporté le deuxième prix d’interprétation de sa carrière à Venise, pour son rôle de cheffe d’orchestre ivre de pouvoir dans Tár, de Todd Field. L’actrice connue pour son engagement féministe livre une performance marmoréenne dans ce drame qui évoque les questionnements contemporains sur l’identité, l’abus de pouvoir, ou la « cancel culture ».

Colin Farrell a remporté samedi soir le prix d’interprétation pour son rôle de fermier au cœur tendre dans une comédie à l’humour noir, The Banshees of Inisherin. Devant la caméra de son compatriote Martin McDonagh (Bons baisers de Bruges), l’Irlandais de 46 ans brille dans une parabole sur la violente fin d’une amitié dans le cadre bucolique d’une île isolée d’Irlande dans les années 1920, à l’époque de la guerre d’indépendance.

Voici les vainqueurs des principaux prix décernés samedi soir lors de la cérémonie de clôture de la 79ème édition du festival de Venise :

  • Lion d’or du meilleur film : All the Beauty and the Bloodshedde Laura Poitras (États-Unis)
  • Lion d’argent – Grand Prix du Jury et Lion du futur – Meilleur première œuvre : Saint-Omerd’Alice Diop (France)
  • Lion d’argent – Prix de la meilleure réalisation: l’Italien Luca Guadagnino pour Bones and all
  • Prix d’interprétation féminine: l’Australienne Cate Blanchett pour son rôle dans Tàrde Todd Field
  • Prix d’interprétation masculine: l’Irlandais Colin Farrell pour son rôle dans The Banshees of Inisherinde Martin McDonagh
  • Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir masculin ou féminin : l’actrice Taylor Russell pour son rôle dans Bones and allde Luca Guadagnino
  • Prix spécial du jury: Les ours n’existent pasde Jafar Panahi (Iran)
  • Prix du meilleur scénario : The Banshees of Inisherinde l’Irlandais Martin McDonagh

M. B.