mercredi 23 octobre 2024
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Mer Rouge : dérouter les bateaux ou attendre une désescalade, les armateurs face à un dilemme

Les Houthis revendiquent deux nouvelles attaques ce lundi contre des navires en Mer rouge. Un bateau appartenant à une compagnie norvégienne a été touché. Les géants du transport maritime évitent désormais la mer Rouge et donc le canal de Suez. Avec une question : faut-il immobiliser les bateaux dans la région en attendant une désescalade ou bien dérouter ses navires, quitte à prendre une route bien plus longue et payer plus cher ? 

Le canal de Suez est pourtant une autoroute essentielle pour le géant allemand Hapag Lloyd : cinquante à soixante de ses navires empruntent chaque mois le canal de Suez en passant par la mer Rouge. Mais ce lundi, le comité de crise du cinquième armateur mondial a tranché, tous ses bateaux vont être déroutés.

« Vendredi, nous avons subi une attaque de drone sur un de nos bateaux qui naviguait en mer Rouge. Heureusement, notre équipage est sauf mais plusieurs de nos containers ont été endommagés. On juge la situation toujours dangereuse pour nos équipes, mais aussi pour les navires et les cargaisons. C’est pour cela que nous avons décidé de dérouter tous nos navires par le Cap de Bonne Espérance », a expliqué Niels Haupt, responsable de la communication de l’armateur allemand.

Un détour de 18 jours

Pour rallier par exemple Singapour à la Méditerranée, les navires d’Hapag Lloyd vont donc devoir contourner l’Afrique par le sud avec pour conséquence un trajet près de trois fois plus long et donc bien plus coûteux.

« Il faut normalement 13 jours en passant par le canal de Suez, là ça va nous prendre 31 jours ! Et bien sûr, il nous faudra plus de carburant. On parle d’un million d’euros de plus par navire, si on prend le cas d’un trajet de l’Extrême-Orient jusqu’à l’Europe », a détaillé Niels Haupt.

L’armateur allemand prévoit de dérouter ses navires encore deux semaines avant de réévaluer la situation d’ici début 2024.

M. B.