mardi 10 décembre 2024
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Mort d’Ebrahim Raïssi, le président de l’Iran, dans le crash de son hélicoptère, selon les médias iraniens

Protégé de l’ayatollah Ali Khamenei, le président iranien est mort dans un accident d’hélicoptère lors d’un déplacement dans la province de l’Azerbaïdjan orientale.

Un accident tragique. Le président de l’Iran, Ebrahim Raïssi est mort dans un accident d’hélicoptère survenu ce dimanche 19 mai, ont annoncé lundi les médias iraniens. À 63 ans, il était en visite dans la province de l’Azerbaïdjan orientale, où il avait inauguré dans la journée un barrage à la frontière entre les deux pays, en compagnie du président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev.

« Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême », a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant « le martyre » des victimes. « Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (…) a sacrifié sa vie pour la nation », a confirmé le gouvernement quelques minutes après.

Un convoi de trois hélicoptères transportait l’importante délégation présidentielle. Or seulement deux d’entre eux ont atterri à Tabriz, au nord ouest du pays, dans l’après-midi. Le président se trouvait dans la troisième, qui a totalement brûlé, a annoncé une autre source à Reuters. L’agence de presse officielle Irna a indiqué que le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, figurait aussi parmi les passagers de l’appareil, avec le gouverneur de la province et le principal imam de la région.

Considéré comme un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin, marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids. Il avait succédé au modéré Hassan Rohani. Partisan d’une ligne politique dure, Raïssi était également un protégé du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Une nouvelle élection doit intervenir dans les 50 jours.

Accusé de graves violations des droits humains

Ebrahim Raïssi a effectué l’essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en tant que procureur général de Téhéran de 1989 à 1994, puis chef adjoint de l’Autorité judiciaire de 2004 à 2014. Dans ce cadre, il est accusé de plusieurs graves violations des droits humains, notamment pour son rôle dans les exécutions massives de prisonniers politiques en 1988 et la répression brutale des manifestations en 2019.

En tant que chef du système judiciaire iranien, il est également tenu responsable de la torture et des mauvais traitements des détenus ainsi que des procès inéquitables. Ces actions lui ont valu des sanctions internationales. Il figure ainsi sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour « complicité de graves violations des droits humains ».

Ces derniers mois, Ebrahim Raïssi s’était présenté comme un adversaire résolu d’Israël, en apportant son soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas depuis le début, le 7 octobre, de la guerre qu’Israël lui livre dans la bande de Gaza. Il avait ainsi justifié l’attaque inédite lancée par l’Iran le 13 avril contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés.

M. B.