vendredi 19 avril 2024
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Pakistan : pour la police, l’attentat de Peshawar a été commis en représailles à ses actions

Des familles en détresse erraient dans les couloirs des hôpitaux de Peshawar mardi, au lendemain d’un attentat-suicide dans une mosquée du quartier général de la police, qui a fait au moins 100 morts, presque tous des policiers, et 170 blessés. Cette attaque spectaculaire illustre la détérioration de la situation sécuritaire dans cette ville du nord-ouest du Pakistan proche de la frontière avec l’Afghanistan.  Washington a « condamné avec force » l’attentat.

Un responsable des autorités provinciales, Riaz Mahsud, a indiqué que le bilan risquait encore de s’alourdir, alors que les secours s’employaient à déblayer les débris du deuxième étage de la mosquée qui s’est effondré sur les centaines de fidèles massés au rez-de-chaussée pour la prière de la mi-journée. « Pour le moment, 100 corps ont été acheminés au Lady Reading Hospital », a déclaré un porte-parole du principal hôpital de Peshawar, Mohammed Asim, dans un communiqué.

Le ministre de l’Intérieur, Rana Sanaullah, a déclaré au Parlement que 97 des 100 victimes étaient des policiers. Il a mis en cause un groupe dissident des talibans pakistanais (Tehrik-e-Taliban Pakistan, TTP), qui ont pour leur part nié toute responsabilité.

Les autorités ne savent pas comment le kamikaze est parvenu à pénétrer dans la mosquée avec des explosifs aussi puissants, après avoir franchi plusieurs postes de contrôle du complexe hautement sécurisé qui héberge le quartier général de la police de Peshawar et une unité antiterroriste.

Pour la police, l’attentat de Peshawar a été commis en représailles à ses actions

L’attentat a visé une mosquée au sein du quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, et selon le chef de la police locale, cet attentat a été commis en représailles aux opérations policières visant des groupes islamistes armés. « Nous sommes sur la ligne de front » dans ce combat contre les mouvements islamistes armés « et c’est pourquoi nous avons été visés », a déclaré à l’AFP le chef de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan.

Environ 300 à 400 policiers étaient rassemblés lundi dans une mosquée située à l’intérieur de ce périmètre habituellement très surveillé, quand l’explosion s’est produite à l’heure de la prière de midi.

Le gouvernement de la province du Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale, a annoncé que le dernier bilan était de cent morts et 221 blessés. Selon le ministre de l’Intérieur Ranah Sanaullah, l’attentat a tué 97 policiers et trois civils, et 27 blessés étaient dans la soirée dans un état critique.

Les États-Unis « condamnent avec force » l’attentat, a fait savoir mardi une porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Elle a qualifié cet attentat de « tragique et déchirant », ajoutant : « Le terrorisme est indéfendable et il est impardonnable de viser des personnes fréquentant un lieu de culte ».

B. M.