vendredi 29 mars 2024
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Passage de Freddy sur Madagascar : les vents très violents ont causé la majorité des dégâts

À Madagascar, Freddy, le cyclone tropical très intense qui a « tapé » la côte est de l’île le mardi 21 février au soir, est finalement ressorti dans le canal du Mozambique hier en milieu d’après-midi. Le « scénario catastrophe » prévu initialement dans les simulations n’a pas eu lieu. 

Le dernier bilan du passage de Freddy à Madagascar fait état de 7 morts et de 69 000 sinistrés avec des dégâts, essentiellement sur les habitations au niveau du point d’impact, dans le district côtier de Mananjary et dans plusieurs zones agricoles. Si le « scénario catastrophe » prévu initialement dans les simulations n’a pas eu lieu, les autorités se gardent de parler de « soulagement » tant que la récolte d’informations réalisée dans le sillage du cyclone n’est pas finalisée. Cependant, de nouveaux défis semblent déjà apparaître.

Des champs rasés

Le Bureau national de gestion des risques et catastrophes se dit préoccupé par l’état des cultures. Les pluies localisées, moins violentes que celles attendues, ont causé des inondations. Mais ce sont surtout les vents, très violents sur le passage de Freddy, qui ont causé la majorité des dégâts. Ils ont rasé certains champs et plié les arbres fruitiers, ceux-là mêmes qui avaient difficilement résisté à Batsirai et Emnati, les deux gros cyclones de 2022. Les arbres à pain, notamment, qui servent de nourriture de soudure durant l’intersaison, ont été particulièrement décimés autour de la zone d’impact. Ce qui laisse craindre des problèmes de sécurité alimentaire.

« Incertitude quant à l’avenir »

Côté humanitaire, ce qui inquiète les spécialistes des réponses d’urgence, ce sont les impacts sur la santé psycho-sociale des habitants, qui viennent de vivre en l’espace d’une année, trois violents cyclones. « Peur de mourir, angoisse de tout perdre en un instant, découragement face à l’ampleur de ce qu’il faut reconstruire, incertitude quant à l’avenir », les traumatismes laissés par les cyclones successifs sont nombreux. « Ces dégâts-là ne se voient pas, mais ils sont pourtant un vrai enjeu de santé publique », a tenu à alerter, hier, mercredi 22 février, Médecins du monde à Madagascar, dont les équipes ont déjà pu prodiguer les premiers soins aux victimes de Freddy.

S. T.