La demande de semi-conducteurs n’a jamais été aussi forte. Ces puces électroniques de plus en plus petites sont partout : dans les voitures, l’électroménager, les ordinateurs… Depuis que la pandémie de Covid a révélé la dépendance de la plupart des industries aux fabricants asiatiques, toutes les puissances veulent des usines à domicile. Une demande encore renforcée par la ruée vers l’intelligence artificielle. Les semi-conducteurs ont progressé depuis que TSMC a déclaré mercredi 17 janvier qu’il anticipait une solide demande pour les puces dans l’intelligence artificielle (IA).
La chaîne de production des semi-conducteurs est complexe. Au tout début, on trouve par exemple le néerlandais ASML qui produit les énormes machines capables de fabriquer des semi-conducteurs. Comme le rappelle Françoise Nicolas, chercheuse à l’IFRI et directrice du centre Asie, à l’autre bout de la chaîne, le taïwanais TSMC est tout aussi essentiel : « TSMC est essentiel aussi à la chaîne à un autre morceau de la chaîne parce que ce sont eux qui sont capables d’utiliser les machines pour graver très fin ».
C’est ce qui explique que le fabricant taïwanais soit aussi courtisé malgré les tensions géopolitiques autour de l’île. TSMC doit ainsi ouvrir une usine dans un mois au Japon alors que Tokyo a investi 13 milliards de dollars pour assurer son indépendance dans ce domaine stratégique.
TSMC doit aussi ouvrir cette année une première usine en Europe, en Allemagne précisément, et deux usines aux États-Unis, dans l’Arizona. La première doit commencer à produire l’an prochain, mais la seconde a pris du retard et n’ouvrira pas avant 2027 au grand dam de Joe Biden.
Le fabricant est aussi courtisé par les nouvelles puissances de l’intelligence artificielle. D’après le Financial Times, Sam Altman, le patron d’OpenAI, serait entré en discussion avec TSMC et les puissances financières du golfe pour sécuriser les besoins en semi-conducteurs spécialisés de l’entreprise derrière ChatGPT.
M. B.