Les échanges entre chefs d’États ont laissé place mercredi, deuxième jour de la première édition du sommet Corée du Sud-Afrique, aux sommets des affaires ce mercredi. La Corée du Sud a su tirer profit de la venue en nombre de 48 délégations de pays africains avec la signature d’un peu moins de cinquante accords.
Comme promis, la Corée du Sud a ouvert un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Afrique, avec notamment un chapitre commercial. Lors de ce sommet, les membres des 48 délégations étaient éparpillées dans les hôtels de luxe de la capitale, certains pour parler agriculture, d’autres minerais, production industrielle ou encore énergie.
Quarante-sept accords ont été signés avec 23 pays africains. Leur nature reflète les ambitions de Séoul, bon nombre d’entre eux concernant l’approvisionnement en minerais essentiels. Des accords avec la Tanzanie ou encore Madagascar ont été conclus ce mercredi dans ce domaine vital à l’économie sud-coréenne. Sans ces ressources, il est impossible pour la Corée du Sud de faire tourner la très lucrative industrie des batteries électriques sud-coréennes.
Un contrat à 30 millions de dollars signé par un conglomérat sud-coréen
D’autres partenariats ont également vu le jour dans le secteur de l’énergie, à l’image du contrat à 30 millions de dollars signé par Hyosung Corp, l’un des tentaculaires conglomérats sud-coréens, pour fournir des transformateurs électriques au Mozambique. Le gouvernement coréen a également signé un accord-cadre pour faciliter les échanges commerciaux avec huit pays africains, dont le Ghana et le Malawi.
À la cérémonie d’ouverture de cette deuxième journée, le président sud-coréen a souligné la part minime que représente actuellement l’Afrique pour l’économie de son pays, pourtant tournée vers l’exportation. Les échanges commerciaux vers le continent devraient grimper avec les 14 milliards de dollars annoncés par la Corée du Sud pour pousser ses entreprises à investir en Afrique.
Quel bilan pour ce sommet ?
La mission semble réussie pour le pays hôte qui a annoncé doubler son aide au développement vers l’Afrique. Séoul souhaitait assurer une nouvelle chaîne d’approvisionnement pour les minerais essentiels afin de réduire sa dépendance à la Chine. C’est chose faite. En revanche, impossible de savoir dans quelle proportion les échanges auront lieu.
Du côté des pays africains, on peut aussi se réjouir des importantes incitations à l’investissement annoncées par le gouvernement sud-coréen. L’une des conséquences du format du sommet est que chaque État a joué sa partition et défendu ses intérêts. Vingt-cinq pays africains n’ont pas signé d’accords ou de contrats alors que la Tanzanie, par exemple, est apparu comme un partenaire privilégié pour Séoul.
Enfin, les participants ont fixé un point d’étape en 2026 avec une réunion des ministres des Affaires étrangères qui aura pour mission d’établir un bilan de l’avancée des coopérations.
N. R.