Le chef de l’un des principaux réseaux de trafiquants d’êtres humains entre la Corne de l’Afrique et l’Europe a été extradé d’Éthiopie vers les Pays-Bas le mercredi 5 octobre. Tewelde Goitom avait été arrêté et jugé à Addis-Abeba, avec l’un de ses complices. Il comparaîtra ce jeudi devant un tribunal néerlandais.
Le procureur des Pays-Bas s’est félicité ce mercredi de l’arrivée sur son sol, menotté, de celui qu’on surnommait « Walid ». Ce simple nom a semé la terreur entre 2004 et 2008 en Libye. L’Érythréen Tewelde Goitom, 38 ans, était en effet le plus craint, le plus violent et le plus détesté des trafiquants entre l’Afrique de l’Est et la Méditerranée.
« Parader avec des armes de guerre »
Dans son centre de torture de Bani Walid, il se plaisait à « parader avec des armes de guerre » et « se vantait de violer toutes les femmes qui passaient entre ses mains », racontait la journaliste érythréenne Meron Estefanos, au moment de son procès à Addis Abeba, l’année dernière.
Il avait alors été condamné à 18 ans de prison. Mais le verdict avait été rendu sous haute sécurité. Car un autre trafiquant notoire, Kidane Zekarias Habtemariam, s’était évadé quelques mois plus tôt, en pleine journée, grâce à des complices dans l’appareil judiciaire.
« Extorsion »
Les autorités néerlandaises ont toutefois annoncé leur « intention de traduire en justice les deux hommes et les autres membres » de leur bande. Car en plus des crimes pour lesquels ils ont été condamnés en Éthiopie, ils sont aussi accusés d’« extorsion » par les familles des victimes vivant aux Pays-Bas, raison pour laquelle il ont été réclamés par la justice dans ce pays.
M. B.