vendredi 19 avril 2024
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Une publication parodique américaine demande à la Cour suprême de se saisir du droit à parodier

Alors que la Cour suprême américaine a entamé une nouvelle session lundi 3 octobre, The Onion, une célèbre publication parodique, a relayé et appuyé la demande d’un habitant de l’Ohio visant à convaincre la plus haute juridiction américaine de se saisir du « droit à parodier ». 

La très conservatrice Cour suprême des États-Unis a entamé lundi 3 octobre une nouvelle session qui – après le droit à l’avortement –  pourrait se conclure par d’autres revirements, notamment pour les droits des Afro-Américains ou les couples homosexuels.

La plus haute juridiction américaine est également appelée à se saisir du « droit à parodier ». La demande émane d’un homme dans l’Ohio. Celui-ci a reçu l’appui de la célèbre publication satirique, The Onionqui se moque de tout et particulièrement de la Cour suprême ces derniers temps.

Le demandeur, Anthony Novak, a en effet passé quatre jours en prison en 2016 pour avoir créé une page Facebook parodique presque identique à celle de la police locale. Il a été depuis déclaré non coupable mais veut pouvoir poursuivre la police pour atteinte à sa liberté d’expression. Les tribunaux de l’Ohio ayant rejeté sa demande, il s’est tourné vers la Cour suprême.

« Les Américains peuvent-ils être mis en prison pour s’être moqués du gouvernement ? »

Pour soutenir sa requête et le droit à parodier, The Onion a envoyé un mémoire aux neufs juges, écrit de sa plus belle plume.

« Les Américains peuvent-ils être mis en prison pour s’être moqués du gouvernement ? », la Cour suprême doit répondre à cette question, a ainsi plaidé l’équivalent américain du Gorafi.

Dans le mémoire envoyé à la Cour suprême, The Onion se présente humblement comme le média le plus influent de l’histoire de l’humanité, dont les membres du comité éditorial ont conseillé « avec distinction » des pays comme la Chine, la Syrie ou l’ex-URSS.

Des milliers de demandes 

Le plaidoyer juridique est loufoque, saupoudré de mots en latins – pour plaire « à ces abrutis de magistrats » écrivent-ils, – mais aussi d’arguments solides.

Le document vise à convaincre la Cour suprême de se saisir d’une affaire qui touche aux limites de la liberté d’expression aux États-Unis. Donc « accessoirement à notre gagne-pain », insiste The Onion.

Chaque année, la plus haute juridiction américaine reçoit plusieurs milliers de demandes de ce type. L’appui du célèbre site satirique peut de ce fait aider l’affaire d’Anthony Novak à sortir du lot.

Si elle choisit de s’en saisir, la Cour suprême ne devrait pas l’étudier avant l’année prochaine.

H. H.