Le roi Charles III est en France. Le souverain britannique reste trois jours dans l’hexagone, entre Paris et la région bordelaise. Son avion s’est posé en début d’après-midi mercredi 20 septembre à l’aéroport d’Orly, puis il s’est rendu avec la reine Camilla sous l’arc de triomphe de l’Étoile, ou il a retrouvé Emmanuel Macron pour une courte cérémonie avant de descendre les Champs-Élysées, puis de filer en soirée à Versailles.
Une cérémonie très solennelle a eu lieu mercredi devant l’arc de triomphe de l’Étoile, réglée au détail et à la minute près, avec d’abord les hymnes des deux pays, God Save the King, suivi de La Marseillaise.
Les troupes ont été passées en revue et, enfin, la Flamme sur la tombe du Soldat inconnu a été ravivée, avant la sonnerie aux morts et une minute de silence consacrée aux soldats français et britanniques tombés au front.
La mine grave, le roi Charles III et le président français Emmanuel Macron ont assisté côte à côte à la cérémonie avant de rejoindre leurs épouses, la reine Camilla de rose vêtue et la première dame Brigitte Macron.
Cérémonie martiale, une façon de rappeler que la relation entre la France et le Royaume-Uni a été marquée par une histoire militaire commune encore récente, celle des Première et Deuxième Guerres mondiales.
Puis le souverain britannique et le président français se sont retrouvés pour un entretien à l’Élysée. Charles III devait ensuite se rendre juste à côté du palais, à l’ambassade du Royaume-Uni à Paris.
Ensuite ? Le dîner d’État, à Versailles, autre moment fort de cette première journée : 150 invités de marque et le prestige de la galerie des Glaces pour marquer toute l’importance donnée à la relation bilatérale.
Le roi et la reine sont arrivés, bien sûr, par la Cour royale du palais, après quelques noms prestigieux du cinéma et de la chanson. Dans le désordre : Mick Jagger, Charlotte Gainsbourg, Hugh Grant ou encore Carol Bouquet.
Quelques sportifs aussi ; citons Patrick Viera, Didier Drogba… Et quelques ministres et personnalités politiques : Jack Lang, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, ou encore Gérard Larcher, président du Sénat.
Les invités entrés par la grille royale ont été conduits au salon Hercule, puis à la galerie des Glaces, cadre somptueux de ce dîner d’État où devait leur être servi un menu des plus raffinés, confié à des chefs étoilés.
Au programme pour le roi, la reine, le couple présidentiel et leurs convives : homard et tourteau de casier, puis une volaille de Bresse marinée au champagne. Avant cela : les toasts des deux chefs d’État.
Une table de plus de 60 mètres de longueur a été dressée, et c’est enfin l’heure dudit toast porté Charles III, dans la langue de Molière. L’occasion de rendre hommage à sa mère, mais également à son père Philip.
« La première visite officielle de mes parents a lieu en France en 1948. Aux dires de tous, ils ont fait sensation, dansant jusqu’au petit matin au très chic Chez Carrère pendant qu’Édith Piaf chantait. »
« Cela a dû me marquer, même six mois avant ma naissance. « La vie en rose » est encore aujourd’hui l’une de mes chansons préférées. »
Mais le roi n’oublie pas la politique. « L’entente cordiale entre nos deux pays, ajoute-t-il, devra devenir à une entente durable, une entente pour le développement durable », martèle Charles III, qui a défendu la cause environnementale toute sa vie de prince, et qui continue de la défendre depuis son avènement.
« Nos relations, certes, n’ont pas toujours été pacifiques, lui emboîte le président Macron. Pourtant, ce mouvement d’oscillation, cette valse hésitation magnétique, ont contribué à entrelacer nos destins, à apprivoiser cet ascendant mutuel, « French Touch » et anglomanie, pour en faire un ferment d’émulation, prouvant que s’il y a un sentiment qui est héréditaire entre nos deux pays, ce n’est pas l’inimitié, mais bien la fascination. »
« Avouons-le, comment pourrions-nous ne pas être charmés par la réunion, sur un même et seul territoire britannique, de la langue de Shakespeare, de l’humour de Churchill, de la musique des Beatles ou devrais-je dire, des Rolling Stones ? Vous êtes l’incarnation de cette alchimie unique. Et vous avez contribué à faire de cette entente cordiale, dont nous fêterons l’année prochaine les 120 ans, une réalité tangible, une proximité amicale. »
Charles III souhaitait que ce dîner de prestige ait lieu à Versailles, pour mieux se mettre, en quelque sorte, dans les pas de sa mère Elizabeth II, reçue à trois reprises au château en 1948, comme princesse, 1957 et 1972.
Le roi britannique est soucieux d’imposer sa marque, mais également de respecter la tradition et le faste liés à son titre. La demeure de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI ne pouvait mieux répondre à ses préoccupations.
Suite ce jeudi de la visite du couple royal en France, avec deux temps forts : le discours du souverain britannique devant le Sénat, et la visite du chantier de rénovation de Notre-Dame, en passant par le marché aux fleurs de Paris, qui porte aujourd’hui le nom de la mère du roi, Elizabeth II.
D. V.