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Ce samedi 20 juillet, l’armée israélienne affirme que ses « avions de combat » ont frappé des « cibles militaires » à Hodeida, ville dans l’ouest du Yémen sous contrôle des rebelles houthis, alliés du Hamas. Ces derniers avaient revendiqué la veille une attaque au drone ayant fait un mort à Tel-Aviv. Il s’agit de la première attaque israélienne sur le Yémen. Selon le ministère de la Santé des Houthis, au moins 80 personnes ont été blessées. La plupart souffrent de « graves brûlures ».
D’immenses panaches de fumée noire s’élevaient dans le ciel de Hodeida ce samedi en fin d’après-midi. Des F35 et des F16 israéliens ont participé à l’attaque, menée par l’armée israélienne sur cette ville contrôlée par les Houthis, et ont été ravitaillés en plein air, souligne notre correspondant à Jérusalem. Le port de Hodeida, le plus important du Yémen, des infrastructures pétrolières ainsi que d’autres sites stratégiques tels qu’une centrale électrique ont été visés.
Le port attaqué par l’aviation israélienne sert de « route d’approvisionnement principale pour l’acheminement d’armes iraniennes de l’Iran vers le Yémen, à commencer par le drone utilisé dans l’attaque de vendredi matin » à Tel-Aviv, a déclaré dans une allocution télévisée le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. Ce raid est une « réponse aux centaines d’attaques menées contre l’État d’Israël » par les rebelles houthis ces derniers mois, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué.
« Nous reconnaissons pleinement le droit d’Israël à l’autodéfense », a assuré un porte-parole du Conseil de Sécurité nationale américain, soulignant que les États-Unis, alliés d’Israël, « n’étaient pas impliqués dans les frappes » sur Hodeida.
« Nous nous défendrons par tous les moyens, sur tous les fronts. Quiconque nous attaque paiera un très lourd tribut pour son agression », assène Benyamin Netanyahu dans un discours télévisé.« Le sang des citoyens israéliens a un prix », a pour sa part asséné le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant dans un communiqué publié après ces frappes. « Cela a été clairement démontré au Liban, à Gaza, au Yémen et dans d’autres endroits : s’ils osent nous attaquer, le résultat sera le même », a-t-il stipulé.
Ces frappes aériennes signent un changement de stratégie de la part d’Israël, au lendemain de l’attaque au drone qui a frappé le centre de Tel-Aviv. Elles confirment les menaces de représailles de Yoav Gallant à l’encontre des rebelles yéménites, soutenus par l’Iran. « Comme nous l’avons prouvé jusqu’à ce jour, cette fois encore le système de défense et de sécurité [israélien] fera payer de manière décisive et par surprise quiconque essaye de nuire à Israël ou envoie des terroristes contre lui », avait écrit le ministre de la Défense dans un message sur son compte X (ex-Twitter).
Israël « payera le prix »
Ces frappes annoncent « une nouvelle phase dangereuse dans la confrontation dans toute la région », a prévenu dans un communiqué le Hezbollah, soutenu par l’Iran et ses alliés palestinien et yéménite.
Mohammed al-Bukhaiti, membre du bureau politique des Houthis, a averti qu’Israël « payera le prix pour avoir pris pour cible des installations civiles ». « Nous répondrons à l’escalade par l’escalade », a-t-il indiqué. « Nous n’hésiterons pas à frapper des cibles vitales de l’ennemi israélien », a menacé Yahya Saree, porte-parole militaire des insurgés.
Disant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis mènent depuis novembre 2023 des attaques contre des navires marchands présentés comme liés à Israël. Les attaques, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, zones maritimes essentielles pour le commerce mondial, ont fait grimper les coûts d’assurance. Elles incitent de nombreux transporteurs maritimes à naviguer par la pointe sud de l’Afrique, une route beaucoup plus longue.
En décembre 2023, les États-Unis, alliés d’Israël, ont mis en place une force multinationale pour protéger la navigation dans cette zone stratégique. Ils ont aussi lancé depuis janvier 2024, avec l’aide de Londres, de nombreuses frappes contre les Houthis au Yémen.
Ces derniers mois, les Houthis ont aussi revendiqué plusieurs attaques visant la ville israélienne d’Eilat, sur la mer Rouge, mais la grande majorité des projectiles ont été interceptés.
M. B.
