Le Qatar organise en urgence, lundi 15 septembre, un sommet arabo-islamique pour condamner l’attaque de l’État hébreu sur son sol six jours plus tôt. Les dirigeants des 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et des 22 membres de la Ligue arabe seront présents. Le projet de communiqué final appelle à « une ferme condamnation de l’agression israélienne contre le Qatar ».
Avec ce sommet, le Qatar veut unifier le monde musulman face à Israël. Après les missiles tirés par l’État hébreux, mardi 9 septembre, sur Doha alors que des médiateurs du Hamas se réunissaient dans leur bureau, l’émirat veut montrer qu’il réagit et qu’il n’est pas seul.
« Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu’il a commis », a déclaré le Premier ministre qatarien, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, lors d’une réunion de préparation à la réunion. « Israël doit savoir que la guerre d’extermination en cours à laquelle notre peuple palestinien frère est soumis, et dont l’objectif est de les expulser de leur territoire, ne fonctionnera pas ».
Plus de 70 pays ont répondu à son invitation. La présence du président iranien Masoud Pezeshkian est confirmée, tout comme celle du Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif. L’objectif est de discuter d’un projet de résolution sur cette attaque qui constitue un exemple du terrorisme d’État pratiqué par Israël, affirme le porte-parole de la diplomatie qatarienne.
Une condamnation de « l’agression israélienne »
Selon notre correspondant au Caire, le texte en préparation rejette totalement les menaces israéliennes de réitérer des frappes contre le Qatar ou tout autre pays arabe et islamique, Le Caire ayant également pu être la cible d’une attaque de l’État hébreu, dixit des sources égyptiennes.
Le document affirme en outre que l’objectif de l’agression était de réduire à néant les chances d’aboutir à une solution au conflit à Gaza par le biais de la médiation entre Israël et le Hamas conduite par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Une médiation qui se poursuivra, a toutefois indiqué le ministre qatarien des Affaires étrangères.
Le projet de résolution qualifie enfin les actions israéliennes à Gaza et la colonisation en Cisjordanie « d’épuration ethnique et de génocide » « qui menacent tout ce qui a pu être réalisé par le biais de la normalisation des relations avec Israël ».
Sentiment pro-palestinien
Dans le contexte actuel, Doha pourra s’appuyer sur le sentiment pro-palestinien des pays qui ont accepté son invitation et sur la crainte que de nouvelles attaques aient lieu dans la région.
À travers cette initiative, l’émirat entend afficher clairement l’union du monde musulman face à l’État hébreu. Même l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, dont les relations avec le Qatar sont parfois compliquées, ont déjà affiché leur solidarité avec Doha.
Le Qatar garantit qu’il sortira de ce sommet une déclaration ferme et une réponse légale, conforme au droit international, contre Israël qui a déjà bombardé l’Iran, la Syrie, le Liban, le Yémen, et qui poursuit son offensive meurtrière à Gaza et en Cisjordanie occupée.
M. B.