Un tribunal japonais a condamné le gouvernement à payer des dommages et intérêts pour la mort, en 2014, d’un Camerounais dans un centre de détention de l’immigration. Les associations de défense des droits de l’homme et des immigrés dénoncent depuis longtemps les traitements subis par les étrangers dans les centres de rétention nippons.
Le tribunal de Mito a ordonné au gouvernement de verser à la mère d’un Camerounais l’équivalent de 11 500 dollars pour n’avoir pas accordé à son fils les soins nécessaires alors qu’il était détenu dans le centre de rétention de Ushiku, dans la préfecture de Ibaraki, au nord-est de Tokyo. La mère demandait l’équivalent de 70 000 dollars.
Le gouvernement plaidait le rejet de la plainte. Il affirmait que le personnel du centre de détention n’était pas en mesure de juger s’il fallait ou non conduire la victime à l’hôpital. Faute d’avoir reçu une formation médicale appropriée.
En mars 2014, le Camerounais âgé d’une quarantaine d’années avait été retrouvé inconscient dans sa cellule. Il souffrait, entre autres maux, de diabète et s’était plaint depuis plusieurs jours d’être malade. En novembre 2013, il s’était vu refuser l’entrée au Japon à son arrivée à l’aéroport de Tokyo.
Conditions d’immigration très strictes
Les associations de défense des immigrés au Japon dénoncent les traitements subis par les étrangers dans les centres de rétention comme celui de Ushiku. Les candidats refusés à l’immigration, dont des demandeurs d’asile, y sont détenus en attendant leur expulsion du territoire japonais.
Les autorités japonaises sont très strictes avant d’accorder des permis de séjour aux immigrés voulant travailler dans l’archipel. Selon l’ONG Human Rights Watch, plus de 1 500 personnes originaires d’Asie du Sud-Est, d’Afrique et du Moyen-Orient seraient détenues durant la longue attente de leur expulsion. Au moins 24 y sont mortes depuis 1997, parfois au terme de grèves de la faim.
F. C.