samedi 8 février 2025
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Les Croates en colère contre la vie chère se préparent à une deuxième journée de boycott

Des associations de consommateurs croates ont lancé un nouvel appel au boycott pour dénoncer des prix trop élevés. La population est invitée à ne rien acheter ni dans les magasins, ni en ligne ce vendredi 31 janvier.

La mobilisation des consommateurs croates, le 24 janvier dernier, a provoqué une chute des ventes de 50%. Du jamais vu en Europe. Ils sont appelés une nouvelle fois ce vendredi à ne pas se faire livrer, ne pas aller à la banque, ne pas se rendre ni au restaurant, ni au café, ne payer aucune facture et à ne pas faire le plein d’essence.

Les organisateurs appellent à durcir le mouvement avec le boycott d’une semaine de trois enseignes : Eurospin, Lidl et DM. Les associations de consommateurs ont pointé également trois familles de produits : les boissons gazeuses, l’eau en bouteille et les détergents, qui sont particulièrement touchés par l’inflation qui frappe de plein fouet la Croatie.

Autre produit devenu très cher, un shampoing de marque allemande qui coûte 3,35 euros en Croatie – 130% de plus qu’en Allemagne. Les réseaux sociaux relaient des exemples aberrants d’écarts de prix comme le kilo de Vegeta, un mélange d’épices produit localement qui coûte 7,69 euros à Zagreb et 6,35 euros en Suède, selon des comparatifs publiés par le site Index.hr.

Des facteurs structurels également responsables de la hausse des prix

Pour les économistes, les commerçants ne sont pas les premiers responsables de la hausse de prix, mais plutôt les décennies de baisse de la production agricole, la hausse massive des importations et la dépendance très forte de l’économie au tourisme. Les autorités sont aussi pointées du doigt pour n’avoir pas su résorber l’inflation. Le Premier ministre Andrej Plenkovic, conteste cette critique en expliquant que l’État avait bel et bien réagi, notamment en imposant un prix maximum à 70 biens de consommation courante. « Mais il faut que tout le monde s’y mette, personne ne va faire faillite si les prix sont un peu plus modérés », a-t-il ajouté pendant une réunion avec les principaux distributeurs du pays.

Le succès de la journée du 24 janvier a dépassé les frontières, et partout dans les Balkans, les appels à imiter les Croates se multiplient. Les réseaux sociaux en Bosnie, au Monténégro, en Macédoine du Nord et en Serbie demandent au consommateur de cesser leurs achats ce vendredi.

M. B.